cuivre aluminium LME
Xi Jiping élu… le yuan déchu
Posté par : Christophe Véron 25.10.2022 à 10h50
Nouvel accès de faiblesse pour les métaux, affectés essentiellement par le yuan qui décroche face au dollar. Pour Zenon Ho, analyste chez Marex, « il ne faut pas oublier le marché physique au profit de données macroéconomiques. Si le yuan est faible, alors le dollar est fort, et donc les produits libellés en dollar sont sous pression. Cela les rend relativement plus onéreux ». La banque centrale chinoise a fixé le point médian le plus bas depuis 2008, causant ainsi la chute du yuan onshore à un creux de 15 ans. Le yuan offshore atteint lui aussi un creux record. Pourtant, les indicateurs économiques publiés récemment en Chine montrent un rebond plus marqué qu’anticipé au troisième trimestre, mais les perspectives restent assombries par les mesures de lutte contre le Covid-19, les difficultés persistantes du marché de l’immobilier et le ralentissement de la croissance à l’échelle mondiale.
Parallèlement, la reconduction de Xi Jinping à la tête du Parti communiste chinois et la composition de son bureau politique ravivent les craintes de voir la croissance économique sacrifiée au profit d’une politique axée sur l’idéologie, souligne un analyste londonien.
La demande chinoise en cuivre pourrait ne jamais renouer avec ses niveaux antérieurs, mais l’offre mondiale ne parviendra pas à satisfaire la demande au cours de cette décennie, estime Carsten Menke, analyste chez Julius Baer. « La question est de savoir quand il faudra parier sur une hausse des cours, et non pas si », ajoute-t-il, avant de préciser que toute vague de vente spéculative serait une opportunité d’achat. Les analystes de JP Morgan tablent quant à eux sur un repli du cuivre à court terme. « Le cuivre, qui se négocie toujours bien au-dessus de ses coûts de production, semble vulnérable et pourrait essuyer des pertes qui l’emmèneraient vers les 6.500 dollars la tonne », indiquent-ils. Pour l’heure, le métal rouge fait du sur-place et se maintient autour des 7.500 dollars.
On ne peut pas en dire autant de l’aluminium qui cède un peu plus de 70 dollars sur cinq séances, à 2.140 dollars. Le métal léger apprécie peu la hausse significative des stocks dans les entrepôts du LME. Ces derniers ont gonflé de plus de 250.000 tonnes en deux semaines…
Le nickel bientôt excédentaire ?
Le cours du nickel se stabilise autour des 21.800 dollars alors que le marché est pour le moment largement approvisionné. Si le marché mondial du nickel était déficitaire de 163.000 tonnes en 2021, selon l'International Nickel Study Group, il devrait être excédentaire de 144.000 en 2022. Une estimation revue à la hausse, selon les analystes de Commerzbank, qui notent ainsi un marché « surapprovisionné ». La demande de nickel pour la production de batteries devrait toutefois connaître une croissance significative sur le long terme, estiment-ils. « Au total, la demande mondiale devrait augmenter de 4 % cette année et de 11 % l'année prochaine », affirme Commerzbank. Pour mémoire, de nombreux métaux comme le nickel, le lithium ou encore le cobalt sont essentiels pour la fabrication des batteries des voitures électriques, en permettant de limiter leur taille.
Le zinc enregistre une progression de près de 100 dollars, à 2.948 dollars ce mardi. A contrario, le plomb décroche lourdement, à 1.875 dollars (-135). Un déficit est anticipé sur les marchés mondiaux du plomb et du zinc affinés en 2022 et 2023. Pour 2022, le déficit du plomb affiné est estimé à 83.000 t, et 42.000 t en 2023.
Enfin, l’étain enregistre une réelle contre-performance, avec une baisse de 1.000 dollars, à 18.350 dollars.