métaux LME nickel
Une certaine prudence, voire une prudence certaine
Posté par : Christophe Véron 29.09.2020
L’ombre de la crise sanitaire continue de planer sur le complexe des métaux, ainsi que les incertitudes politiques à l’approche des élections présidentielles américaines. D’où une certaine prudence... voire une prudence certaine.
Le cours du nickel a reculé lors des cinq dernières séances, et est à la peine depuis un plus haut en six mois atteint début septembre, à 14.450 dollars la tonne, victime d'une situation de surplus malgré des perspectives encourageantes sur le marché des véhicules électriques. Tesla a annoncé la semaine dernière une série d'améliorations techniques censées lui permettre de diviser par deux son coût de production : pour ce faire, le constructeur automobile a exposé plusieurs avancées à divers stades de la conception de la batterie. « Les batteries évoquées, sans cobalt, ont plutôt une forte teneur en nickel », a expliqué Eugen Weinberg, de Commerzbank, qui « devrait donc bénéficier de la transition des moteurs à combustion vers les véhicules électriques. » « Cette bonne nouvelle est nécessaire car le marché du nickel est en excédent massif », a-t-il ajouté. Parallèlement, le regain de la pandémie de Covid-19, notamment en Europe, et la solidité du dollar, ont aussi participé à la baisse des cours du nickel et des autres métaux comme le cuivre et l'aluminium.
Pour autant, les perspectives concernant la demande sont bonnes en Chine, qui a enregistré au mois d’août la plus forte accélération de son activité industrielle en huit mois. Et, pour l’activité manufacturière, les chiffres de septembre devraient rester bien orientés, indiquent la plupart des observateurs, dont Vivek Dhar, spécialiste des commodités chez Commonwealth Bank of Australia, à Melbourne. Cet expert pense également que le « secteur des infrastructures devrait continuer d’enregistrer une croissance soutenue en Chine d’ici fin 2020, et tirer à la hausse la demande en métaux industriels et en minerai de fer ».
Le cuivre est en baisse significative depuis son pic de 27 mois atteint il ya une dizaine de jours, à 6.550 dollars la tonne. La flambée du cuivre enregistrée ces derniers mois venait en partie des mesures de relance chinoises. « La demande chinoise continue de progresser, mais à une cadence plus faible. Le cuivre va rencontrer des seuils de résistance en cas de remontée des cours » a averti Carsten Menke, analyste chez Julius Baer. « Les mesures de relance ont accéléré la demande, elles n’ont pas créé de nouvelle demande. Il est difficile pour la Chine de débuter de nouveaux projets d’infrastructure qui auront un impact important sur l’économie dans la mesure où la plupart des projets ont déjà été réalisés ».
A noter que du côté des fondamentaux, des observations satellitaires effectuées par Earth-i ont permis de noter une forte hausse de l’activité des fonderies de cuivre au mois d’août en Amérique du Nord
Ce qui avantage les uns, pénalise les autres, c’est ainsi que l’or s’est inscrit en repli en début de semaine. Les indicateurs chinois positifs ont mis à mal l’attrait de l’or en tant que valeur refuge. Le marché attend par ailleurs le premier débat électoral entre Donald Trump et Joe Biden, même si d’après les analystes, celui ne devrait avoir qu’un impact limité sur le scrutin.
Sur une semaine l’aluminium HG évolue à la marge autour des 1.780 dollars. Le plomb et le zinc perdent une cinquantaine de dollars, respectivement à 1.849 et 2.430 dollars. L’étain en perd 700, à 17.375 dollars.