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cours des métaux

cuivre aluminium LME

Un marché tiraillé par ses fondamentaux

Posté par : Christophe Véron 20.09.2022 à 15h00

Les cours du cuivre ont baissé sur le London Metal Exchange (LME) ces derniers jours, lestés par les craintes de récession mondiale qui pèsent directement sur les métaux de base en érodant la demande. L'offre pourraient cependant être perturbée, selon les analystes de Commerzbank, une grève étant « imminente » au Chili à Escondida, la plus grande mine de cuivre du monde. « La compagnie minière continue de rejeter les accusations du syndicat concernant les problèmes de sécurité », expliquent-ils. « Il est donc de plus en plus probable que le syndicat appelle ses travailleurs à la grève, ce qui pourrait donner un coup de fouet au cours du cuivre, du moins temporairement. »

Les analystes de Morgan Stanley soulignent également que, si l'accent est mis à court terme « sur les risques de baisse de la demande », « des changements structurels » devraient se produire sur le long terme, entrainant une augmentation de la demande de cuivre et d'aluminium, avec le développement des véhicules électriques et des énergies renouvelables.

Parallèlement, la Chine commence à alléger les règles anti-Covid qui pesaient sur la croissance économique et la demande en métaux. Dans la ville de Chengdu, située au sud-ouest du pays, les autorités locales ont annoncé dimanche que la vie et la production industrielle reprendraient « graduellement ». Hong Kong devrait également reprendre une activité normale d’ici peu. Sur le marché, les courtiers étaient pourtant prudents. La Fed se réunit en effet mardi après-midi et cette semaine tout entière sera celle des banques centrales. A l’issue de la réunion, la Fed annoncera probablement un relèvement des taux afin de combattre l’inflation. Cela renforcera le dollar, rendant les métaux plus onéreux.

En attendant, sur une semaine, le cours lowest LME (LLME) du métal rouge abandonne près de 350 dollars pour passer sous la barre des 7.750 dollars. « Les perspectives de récession européenne combinées au manque de vigueur de l’économie chinoise ont engendré un déclin des positions spéculatives, qui a fait reculer le cuivre », note l’analyste de chez Citi, Max Layton.

 

L’aluminium à la merci des coupures d’électricité

Côté aluminium, « certains opérateurs craignent des coupures d’électricité plus longues et de plus grande ampleur dans la province de Yunnan, ce qui soutient les cours, dans un contexte de stocks restreints. Mais le risque baissier demeure, au regard de la faiblesse de l’environnement macroéconomique », explique un négociant.

Les producteurs d’aluminium de la province de Yunnan vont devoir continuer à opérer avec un approvisionnement en électricité réduit de 10%. Cette province, située dans le sud-ouest du pays, représente environ 10 % de la capacité totale chinoise, avec une production d’aluminium électrolytique annuelle de 5,25 millions de tonnes. Les coupures d’électricité interviennent après de faibles précipitations, cette année, qui ont réduit l’approvisionnement en énergie hydroélectrique, qui compte habituellement pour 75 % de son électricité.  Sur une semaine, le métal léger abandonne une centaine de dollars, à 2.230 dollars.

 

Excédent de zinc en 2023 ?

Le zinc baisse dans des proportions identiques qui le font repasser sous la barre des 3.200 dollars. Fitch Solutions prévoit que le déficit du marché mondial du zinc va se creuser à 228.000 tonnes en 2022, comparé au déficit de 48.000 tonnes enregistré en 2021, avant de basculer en excédent, aux alentours de 13.800 tonnes, en 2023.

Le nickel se maintient vaille que vaille autour des 24.700 dollars. L’étain  chute pour sa part de 1.300 dollars, à 20.700 dollars. Enfin, le plomb en cède une centaine à 1.870 dollars.

 

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