cuivre aluminium LME
Un œil sur la politique monétaire chinoise
Posté par : Christophe Véron 07.12.2021 à 10h40
Les cours des métaux de base sont restés calmes cette semaine sur le London Metal Exchange (LME), autour de 9.500 dollars la tonne pour le cuivre et 2.600 dollars la tonne pour l'aluminium.
La contraction de l'activité manufacturière en Chine en novembre après un bref rebond, annoncée mercredi par le cabinet IHS Markit pour le groupe de médias Caixin, n'a pas eu d'effet sur le marché. Il s'agit de la deuxième contraction de cet indice depuis le début de l'année, après celle d'août. « L'attention du marché se projette plutôt sur 2022 », estime Ole Hansen, « entre l'éventuel impact sur les cours du ralentissement de la croissance en Chine et la demande croissante de métaux dits verts qui seront des éléments clés de la transition énergétique ».
Parallèlement, le marché reste attentif à la politique monétaire chinoise. La banque centrale chinoise a annoncé l’abaissement du taux de réserve obligatoire des banques. Cette mesure permet aux banques de prêter davantage aux entreprises, dans un contexte d’essoufflement de la reprise. Le taux de réserve obligatoire est la part des dépôts que les banques sont tenues de garder dans leurs coffres.
C’est la deuxième fois depuis le début de l’année que la Chine annonce une telle mesure. « Elle était attendue mais elle va permettre de stabiliser les perspectives de demande et de soutenir les cours des métaux de base », a commenté Xiao Fu, analyste chez Bank of China International. « La Chine a encore beaucoup de munitions pour stimuler l’économie, mais elle les utilisera avec parcimonie », ajoute l’analyste.
Les analystes soulignent toutefois que la propagation du variant Omicron, combinée au regain de fermeté du dollar, freine les velléités haussières des métaux du complexe.
Du côté des précieux, la tendance est à la baisse, conséquence de l’avancée du dollar et du regain d’appétit des investisseurs pour les actifs dits risqués. L’or reste malgré tout cantonné dans une marge étroite, avant la publication des chiffres de l’inflation outre-Atlantique. D’après Olen Hansen, analyste chez Saxo Bank, le métal jaune est actuellement tiraillé par des facteurs contraires.
Sur le marché du cuivre, la demande en métal rouge est qualifiée de bonne en Europe et aux Etats-Unis, mais la consommation plus faible que d’habitude en Chine en cette période où elle est traditionnellement élevée. Selon He Tianyu, analyste au CRU, cette situation s’explique en partie par le niveau élevé des primes et la réduction de la production opérée par les fabricants de demi-produits pour limiter leurs coûts. Le 19 novembre dernier, les primes spot sur le cuivre affiné ont ainsi bondi au niveau record de 2.200 yuans la tonne sur le marché chinois.
Par ailleurs, à noter que le producteur péruvien MMG a fait savoir qu’il allait réduire la production à sa mine Las Bambas (2% de la production mondiale) à partir de mi-décembre après avoir échoué à trouver un accord commercial avec les communautés locales. Sur une semaine le cours lowest LME (LLME) reste stable, autour des 9.500 dollars.
Côté aluminium HG, le cours LLME fait également preuve d’une remarquable stabilité, autour des 2.300 dollars. Bien qu’il craigne l’impact de la pandémie, le métal léger reste soutenu par l’érosion des stocks. Les stocks du LME sont actuellement à leur plus bas niveau depuis septembre 2007, et ont chuté de 55 % depuis mars. « Le recul des stocks est lié à un regain de demande. Une partie du métal est partie en Chine, une autre vers l’ouest. Tous les segments de la demande ont progressé, à l’exception peut-être du secteur chinois de la construction », note un négociant.
A noter la baisse significative du zinc (3.185 dollars, -100). Le nickel se maintient, pour le moment, autour des 20.000 dollars. Le plomb est malmené, avec un repli hebdomadaire de 100 dollars, à 2.200 dollars. Enfin, l’étain perd 600 dollars, 38.600 dollars.