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Métaux non-ferreux : un œil sur la consommation hors Chine
Posté par : Christophe Véron 29.06.2021 à 15h00
Le cours du cuivre a consolidé ses positions sur le London Metal Exchange (LME), entraînant dans son sillage l'ensemble des métaux cotés sur ce marché. Un bémol toutefois : alors que le billet vert montre à nouveau les muscles face aux autres devises de référence, les acheteurs physiques désertent les marchés, jugeant les cours actuels trop élevés, indique Malcolm Freeman, directeur de Kingdom Futures. Cela est vrai à Londres et à Shanghai, où les volumes échangés sont qualifiés de faibles.
Pour Olivier Nugent, analyste pour Citi, la semaine dernière « a été rythmée par les nouvelles outre-Atlantique, d’abord le discours rassurant de la Réserve fédérale, puis le plan de relance ». Pour lui, « cette année va différer des autres dans la mesure où les marchés se concentreront sur la demande hors de la Chine », ajoute l’analyste
« Les métaux industriels, dont le cuivre, ont fait un retour en force après que les autorités chinoises n'ont libéré que de petites quantités de métaux des réserves », a expliqué M. Hansen. La Chine avait annoncé la semaine dernière qu'elle allait puiser dans ses réserves nationales de métaux pour atténuer la flambée des cours matières premières, sans pour autant préciser les volumes. « De plus, la Russie a proposé d'introduire une taxe à l'exportation de 15% sur l'aluminium, le cuivre, le nickel et l'acier afin de lutter contre l'inflation des prix des métaux et d'augmenter les recettes fiscales », note M. Hansen, une mesure qui « pourrait soutenir les cours au deuxième semestre ».
Alu : des réserves au plus bas
Concernant l’aluminium, il est utile de rappeler que le groupe Rusal est le plus gros producteur d’aluminium dans le monde (hors Chine). Et les stocks de métal léger déclinent : ils sont à leur plus bas depuis le 10 février dans les magasins du ShFE (288.741 tonnes). Les réserves du LME sont quant à elles à 1,58 million de tonnes, leur plus bas depuis le 9 mars. Des éléments qui expliquent la belle performance du métal léger à Londres qui passait dès ce mardi la barre des 2.500 dollars.
L'étain continuait de son côté sa route proche des crêtes, à quelques milliers de dollars de son record historique touché en 2011. « Le marché mondial de l'étain est un marché tendu », explique Daniel Briesemann, de Commerzbank, « mais nous pensons que le cours actuel est décorrelé des fondamentaux » de l'offre et la demande. « Ce marché est très petit et devient parfois le jouet d'investisseurs financiers, ce qui peut conduire à des mouvements de cours erratiques », a-t-il ajouté. De fait, son cours de référence se maintient sans difficulté autour des 31.000 dollars, non loin des quelque 33.600 dollars touchés en avril 2011.
A noter la bonne performance du plomb, à plus de 2.280 dollars (+70), mais aussi du zinc qui flirte avec les 2.900 dollars (+50). Le nickel fait toujours preuve de volatilité et repasse la barre des 18.000 dollars (+300)