cuivre aluminium LME
Métaux de base : tentative de rebond
Posté par : Christophe Véron 31.10.2023 à 11h45
Le cours du cuivre s'est légèrement repris cette semaine sur le London Metal Exchange (LME), poussé par les mesures de relance de l'économie chinoise et les potentielles perturbations de l'offre dans les pays producteurs en raison du phénomène météorologique El Niño.
En début de semaine dernière, le cuivre avait atteint son niveau le plus bas en 11 mois, à 7.856 dollars la tonne, avant de regagner du terrain sur le reste de la semaine et attaquer celle-ci en repassant au-dessus de la barre des 8.000 dollars ; un niveau au-dessus duquel le métal rouge peine toutefois à se maintenir.
Pour mémoire, la Chine a annoncé qu'elle émettrait des obligations souveraines d'une valeur de 1.000 milliards de yuans (130 milliards d'euros). Une démarche considérée comme une tentative de soutenir l'activité économique, après la lente reprise post-Covid.
L'économie chinoise a connu une croissance plus forte que prévu au troisième trimestre, mais les chiffres sont restés inférieurs à l'objectif gouvernemental et les autorités continuent à recevoir des appels en faveur de davantage de mesures de relance.
Toutefois, on apprenait mardi 31 octobre que le purchasing managers’ index (PMI) chinois a chuté à 49.5 en octobre, un résultat en conflit avec les récents indicateurs positifs. Parallèlement, le PMI des entreprises non-manufacturières a lui aussi baissé, indiquant un ralentissement dans les secteurs des services et du bâtiment. « Les données du jour montrent bien les difficultés de la Chine : les outils monétaires et fiscaux traditionnels ne fonctionnent plus, ils ont atteint leurs limites », a commenté Sandeep Daga, analyste pour Metal Intelligence Centre.
Plus surprenant, le phénomène météorologique El Niño pourrait soutenir les cours du métal rouge à moyen terme. Le Chili, le Pérou et l'Australie sont trois des principaux producteurs et « tous seront directement touchés », a expliqué Thu Lan Nguyen, analyste de Commerzbank. « Par le passé, El Niño a provoqué de fortes pluies au Chili et au Pérou, obligeant la production minière à être temporairement suspendue en raison de glissements de terrain et d'inondations, qui ont également entravé les transports », a-t-elle ajouté.
Le nickel fait le yoyo
« Nous tablons sur un excédent de 307.000 tonnes en 2023, qui devrait s’ajouter à l’excédent de 126.000 tonnes prévu pour 2022 », ont indiqué les analystes de BMI dans un rapport sur le nickel. Les analystes de Citi estiment quant à eux que les cours du métal du diable pourraient rebondir à 20.000 dollars la tonne, sur fond de mouvements spéculatifs, de risques sur l’approvisionnement en provenance d’Indonésie et de potentielles nouvelles mesures chinoises. Sur une semaine, le cours lowest du nickel enregistre une progression peu significative et vient flirter avec la barre des 18.000 dollars (+220). Compte-tenu de ses contre-performances des semaines passées, certains analystes considèrent qu’un « modeste rebond n’est pas à exclure » au cours du dernier trimestre de cette année. Et ce pour quatre raisons : « premièrement, le marché est techniquement survendu ; deuxièmement, les spéculateurs sont fortement à découvert ; troisièmement, il y a un risque de perturbations de l'approvisionnement en Indonésie ; et enfin, il est possible que que la situation macroéconomique de la Chine s’améliore », a détaillé un analyste.
L’alu se redresse
Bonne performance pour l’aluminium dont le cours lowest LME gagne une bonne centaine de dollars en l’espace d’une semaine pour franchir haut la main la barre des 2.200 dollars, à 2.240 dollars mardi en début de matinée, emmené par la robustesse de la demande chinoise et le recul des stocks du LME. « La demande chinoise d’aluminium a été, cette année, plus robuste qu’anticipé, avec une production en hausse mais qui ne s’est pas traduite par une accumulation outre mesure des stocks », souligne Alistair Munro, courtier pour Marex.
Stabilité pour le zinc, dont le cours se maintient un peu au-dessus des 2.420 dollars. Idem pour le plomb, autour des 2.100 dollars. Enfin, l’étain affiche une perte de près de 400 dollars, à 24.500 dollars.