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Métaux de base : suspendus au congrès du PCC et aux livraisons russes

Posté par : Christophe Véron 18.10.2022 à 11h45

Le cours de l'aluminium à la Bourse des métaux de Londres (LME) continue de susciter une attention soutenue de la part des opérateurs, attentifs à la montée des tensions entre les Etats-Unis et la Russie, grand producteur de métal léger.

« L'administration Biden continue d'évoquer un embargo sur l'aluminium, ce qui fait monter le métal », commentait en fin de semaine dernière Daria Efanova, analyste chez Sucden. Mais le répit aura été de courte durée pour le métal léger, qui doit également composer avec les craintes d’une hausse de ses stocks dans les entrepôts du LME. Les pays occidentaux ont, en effet, décidé de sanctions à l’encontre des banques russes et des oligarques connectés à Vladimir Poutine, mais, pour l’heure, aucune restriction ne pèse sur l’achat de métal russe. Cependant, des acteurs du marché craignent que Rusal, dans l’incapacité de vendre son métal, ne le livre dans les entrepôts du LME, ce qui pèserait sur les cours. Les stocks d’aluminium du LME ont ainsi bondi de 65.825 tonnes vendredi dernier, et totalisaient en début de semaine 433.025 tonnes. Une partie a été livrée en Corée du Sud et l’autre partie à Port Klang, en Malaisie. « Port Klang est généralement la destination du métal indien, la livraison en Corée du Sud pourrait être originaire de Russie », souligne un négociant en aluminium. « Le LME est un marché de dernier recours, c’est en général là que va le métal dont personne ne veut », estime-t-il.

Sur une semaine le cours de l’aluminium parvient à sauver les meubles en se maintenant tout juste au-dessus des 2.200 dollars.

Plus généralement, la faible santé de l'économie chinoise, plombée par la crise de son secteur immobilier et les mesures contraignantes de la politique zéro Covid, empêchent les métaux de décoller. Parallèlement, les investisseurs gardent un œil sur les déclarations des leaders chinois à l’occasion du congrès du Parti communiste chinois (PCC), qui s'est ouvert dimanche dernier. « Le marché attend des dirigeants et de leurs présentations qu'émerge un plan pour sortir du marasme économique actuel », commente Ole Hansen, analyste chez Saxobank. « Toute mesure de soutien et de relance, surtout sur les infrastructures et la transition énergétique, soutiendrait le secteur des métaux de base », ajoute-t-il. En attendant, le Président chinois Xi Jinping a de nouveau affirmé la position combative de la Chine contre le Covid-19. D’après UBS Investment Bank Research, les mesures pourraient être assouplies après le National People’s Congress en mars 2023. La demande chinoise reste robuste et l’approvisionnement tendu, mais le niveau alarmant de l’inflation, les attentes de nouvelles hausses des taux et la fermeté du dollar font que les perspectives des métaux restent très volatiles.

Côté cuivre, c’est la soupe à la grimace. Un temps reparti à la hausse, le métal rouge n’a pas tardé à subir des prises de bénéfices qui le font retomber à son niveau des 7.500 dollars péniblement défendu la semaine dernière. Autant dire que le marché n’a trouvé  qu’un pâle soutien dans la publication d'un rapport de CITIC Futures, selon lequel les stocks des entrepôts agréés par le LME, le ShFE et le COMEX totalisent 253.000 tonnes, soit 12.000 tonnes de moins que la semaine précédente. Au Chili, premier producteur mondial de cuivre, la production a chuté de 10.2% en août, à 415.500 tonnes.

Les autres métaux évoluent à la marge. Le zinc cède une centaine de dollars à 2.840 dollars. L’étain  en perd 500, à 19.600, tandis que le nickel est délesté de 900 dollars, à 21.500. L’exception à la règle baissière du moment est le plomb qui gagne un cinquantaine de dollars, 2.030 dollars.

 

 

 

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