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Panorama des métaux de base : suspendus au discours de la Fed

Posté par : Christophe Véron 07.03.2023 à 12h15

Le marché des métaux continue de marcher sur des œufs dans l’attente des déclarations de la Réserve fédérale américaine ce mardi. Les opérateurs attendent la publication d’indicateurs américains, qui pourraient influencer la décision de la Réserve fédérale concernant les taux d’intérêt. Un discours de son président, Jerome Powell, sera également scruté, pour tenter d’y voir des indices sur d’éventuelles hausses de taux à venir, et par conséquent, sur les perspectives du dollar.

La semaine dernière, le cuivre avait bondi de 3 % après les déclarations d’un officiel de la Fed, qui s’était dit en faveur de hausses limitées à 25 points de base. Dans le sillage des rapides prises de bénéfice, le métal rouge attaque cette semaine sur une note mi-figue mi-raisin, après avoir profité la semaine dernière des premiers signes concrets de reprise économique en Chine, mais les tensions sur l'offre devraient s'amenuiser à moyen terme.

Des dernières données économiques en Chine ont montré une amélioration de l'activité industrielle ainsi qu'une augmentation des ventes de maisons, « toutes deux alimentant les attentes d'une reprise accélérée de la demande » en métaux, indique Ole Hansen, analyste chez Saxobank. « Ces nouvelles ont donné un nouvel élan » au marché du cuivre, poursuit-il. Celles-ci pourraient être déçues car les autorités chinoises ont choisi la prudence : le premier ministre chinois, Li Keqiang, a annoncé un objectif de croissance « autour de 5 % » pour l’année à venir.  Réaction immédiate d’un grand négociant en métaux : « L’objectif de croissance de la Chine n’est pas très encourageant pour les métaux industriels » .

Prudence également chez les analystes de chez JP Morgan Global Commodities  pour qui « les indicateurs plus spécifiques au cuivre, notamment les stocks, les primes et les carnets de commande dressent un tableau plus mitigé ». D’après eux, le cours du métal rouge devrait terminer l’année 2023 autour de 9.100 $/tonne, avant de franchir le cap des 10.000 $ en 2024. Ils tablent sur un cours moyen de 9.850 $/tonne en 2024.

Sur le pan de l'offre, les inquiétudes s'atténuent cependant, selon Thu Lan Nguyen, analyste chez Commerzbank. « L'exploitant de la mine de Grasberg, en Indonésie, a annoncé que la production y avait également repris après avoir été suspendue à cause d'une coulée de boue », affirme-t-elle. La production a également repris « à un niveau normal » au Pérou, après des semaines de troubles qui avaient réduit de 10 à 15% l'offre venant du pays.

Sur une semaine, le métal rouge voit son cours lowest LME (LLME) se maintenir autour des 8.870/8.900 dollars.

Aluminium : le cours se tasse, mais les primes se consolident

Léger tassement pour l’aluminium dont le cours LLME abandonne une vingtaine de dollars sur une semaine, à 2.320 dollars. Un recul jugé peu significatif alors que le marché attend des signes tangibles de reprise de la consommation à travers le monde. Sur ce dernier point, on notera avec intérêt le fait que les producteurs d’aluminium ont proposé aux acheteurs japonais des primes de 125-145 $/t pour les expéditions d’avril à juin de métaux primaires. S’ils l’acceptent, il s’agira de la 1^ère hausse depuis 18 mois.

Les autres métaux ont connu des fortunes diverses ces derniers jours, bringuebalés par leurs facteurs fondamentaux spécifiques et/ou des données plus spéculatives. Le nickel fait figure de mauvaise élève, avec un recul de près de 800 dollars sur une semaine qui le fait flirter dangereusement avec le seuil des 24.000 dollars. Même constat pour l’étain qui abandonne 1.000 dollars,  plus plombé par l’ambiance générale que par une dégradation de ses fondamentaux. Le zinc se hisse péniblement au-dessus des 3.000 dollars (+25), sans impact sur le plomb qui reste stable à 2.090 dollars.