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Prix, production… le marché du sulfate de nickel, en devenir, à la recherche de repères
Sulfate de nickel / Europe
Posté par : Gaëlle Le Huérou 07.09.2023 à 16h30
La demande européenne en sulfate de nickel devrait croître au cours des prochaines années, en raison de l’essor du marché des véhicules électriques (VE). Cette perspective incite les acteurs du marché à s’intéresser à la fixation de son prix, très disparate selon les régions du globe.
Actuellement, sa production et sa consommation sont essentiellement concentrées en Asie - la Chine étant le plus grand marché, elle est suivie par le Japon et la Corée du Sud.
Le sulfate peut être obtenu par dissolution du nickel de classe 1 (affiné) ou par raffinage du nickel de classe 2, tel que la matte de nickel ou le précipité d’hydroxyde mixte (PHM). Si les producteurs chinois recourent quasi exclusivement au nickel de classe 2 (qualité inférieure) pour produire le sulfate, les producteurs occidentaux utilisent le nickel de classe 1 (qualité supérieure), ce qui la disparité de prix du sulfate. Le sulfate produit à partir du nickel de classe 1 se vend moyennant une prime (ou surcharge) ajoutée au cours comptant du nickel du LME, qui malgré les événements de mars 2022 sur le LME, fait toujours figure de référence pour l’industrie.
La différence de prix, en fonction des régions, est particulièrement évidente pour les briquettes de nickel : les primes appliquées à cette qualité, d’une teneur minimale de nickel de 99,8%, CIF Shanghai, se nouent entre 0 et 130 $/t, ceci comparé à la fourchette de 300-550 $/t pour le métal disponible depuis les entrepôts de Rotterdam. La disparité des primes en fonction des régions est l’une difficultés auxquelles les acteurs du secteur des batteries doivent se confronter.
La production encore très limitée en Europe
Pour l’heure, la production et la consommation sont réservées à un nombre limité d’acteurs, qui est voué à augmenter significativement, au regard des récents investissements consentis dans la région. « Le marché est, certes, petit aujourd’hui, mais il est stratégique pour les Européens, la demande étant attendue significativement à la hausse dans les années à venir », indique un producteur.
La revue spécialisée Fastmarkets vient de lancer, le 1er septembre, une nouvelle prime sur le sulfate de nickel, établie à 2.400 $/t, CIF entrepôts de Rotterdam. En Asie du Sud-Est, la prime CIF Japon et CIF Corée du Sud est inférieure de 1.000 $ à 1.400 $/t, inchangée depuis le 14 juillet. Le bas niveau de la prime en Asie résulte de la pression exercée par les consommateurs. Certains acteurs estiment que le delta est habituel entre l’Asie et l’Occident, au regard des coûts additionnels endossés par les acteurs occidentaux. « Compte tenu du faible nombre de producteurs occidentaux, les consommateurs ont recours aux importations, auxquelles s’appliquent des taxes », explique le producteur.
La consommation attendue en forte hausse
Les analystes anticipent une croissance de la demande européenne de véhicules électriques de 12% par an au cours de la prochaine décennie, ce qui porterait les besoins énergétiques à 790 KWh en 2033, contre 259 KWh actuellement. Le taux de croissance est à comparer avec celui de 16% par an, à l’échelle de la planète, anticipé entre 2023 et 2033.
Le sulfate de nickel est un élément clé qui entre dans la composition des cathodes de nombreuses batteries lithium-ion. Il permet d’accroître la densité énergétique et de raccourcir le temps de charge. Actuellement, le secteur des batteries au lithium représente 10% de la demande mondiale, une part qui devrait atteindre 25% d’ici une décennie, selon les analystes.
Cette croissance se traduira par une augmentation de la demande de sulfate de nickel dans la région. Pour y répondre, les gouvernements soutiennent l’implantation de sites de production sur le continent. Le sulfate de nickel figure sur la liste des 19 métaux stratégiques de l’Union Européenne, pour lesquels elle s’est fixé des objectifs de production.