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Panorama des métaux non ferreux

L’aluminium boit la tasse

Posté par : Christophe Véron 31.03.2020

Rien ne va plus pour l’aluminium qui s’inscrit en forte baisse, touchant dès la fin de semaine dernière un plus bas depuis près de quatre ans, conséquence d'une demande sabrée par la pandémie de coronavirus face à une offre qui ne donne pas de signes probants de ralentissement. Parallèlement, alors que la demande s’effondre, les derniers chiffres de l'Institut international de l'aluminium démontrent que la production mondiale d'aluminium en février a augmenté de 3,8% sur un an pour atteindre 5,1 millions de tonnes. « Sur une base quotidienne, c'est le niveau de production le plus élevé depuis décembre 2018 », constate Daniel Briesemann, analyste pour la Commerzbank.

Selon un trader, « l’excédent de production sur le marché de l’aluminium va être beaucoup plus élevé que ce croient les gens. L’industrie automobile a été touchée particulièrement durement » par la crise sanitaire. Dans les entrepôts du LME, les stocks de métal léger évoluent à 1,15 million de tonnes, ce qui représente une hausse de quasi 20% depuis le 17 mars.

Face à un marché aussi déséquilibré, la Chine aurait finalement « augmenté ses réductions volontaires de production » d'aluminium, ont rapporté Warren Patterson et Wenyu Yao, analystes chez ING mais « sans effet pour l'instant sur les cours ». De fait, sur le LME, son cours de référence tombait ce mardi  en matinée à 1.528 $ contre 1.600 $ huit jours plus tôt.

Côté cuivre, les  choses semblent aller un peu mieux. Après une semaine très difficile, le métal rouge a remonté la pente, frisant même les 4.870 $ mardi matin son meilleur niveau depuis le 25 mars. Du reste, les prises de bénéfice sont encore très rapides, ce qui en dit long sur la fragilité du marché. En cumulé, depuis début 2020, le métal rouge affiche encore une perte supérieure à 20%.

Explication de ce petit sursaut ? Mardi matin, la Chine a annoncé un net rebond de son activité manufacturière en mars. L’indice PMI manufacturier officiel a en effet bondi de 37,5 à 52 points par rapport à février - rappelons que cet indicateur est signe d’expansion dès lors qu’il dépasse 50 points. Cela signifie que la demande chinoise en commodités devrait repartir, indique Helen Lau (Argonaut Securities) : « Maintenant, la question est de savoir si la Chine sera capable d’exporter sa production au reste du monde. Il ne faut pas s’attendre à un fort rebond des cours car pour l’heure on n’a toujours aucun vaccin [contre le Covid-19] et le nombre de cas d’infection continue de croître. »

A noter que le métal rouge profite également des arrêts ou des réductions de production annoncés dans plusieurs pays miniers (Afrique du Sud, Chili, Bolivie, Pérou, etc.). Parmi celles-ci, le Chilien Codelco va interrompre les travaux visant à l’exploitation souterraine du site historiquement à ciel ouvert de Chuquicamata.

D’un mardi l’autre, les autres métaux connaissent des fortunes diverses. Le nickel regagne 200 $ à 11.300 $,  le plomb en perd une quinzaine à 1.625 $, le zinc gagne 60 $, à 1.890 $ et l’étain progresse de 1.000 $, à 14.350 $.

 

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