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cuivre aluminium LME

Panorama des métaux de base : yo-yo

Posté par : Christophe Véron 02.05.2023 à 10h30

La semaine dernière aura été particulièrement sombre pour le métal rouge, ses cours ayant fléchi sur la semaine sur le London Metal Exchange (LME), atteignant même un plus bas depuis janvier, se retrouvant sous pression en raison des inquiétudes économiques croissantes et du manque de demande venant de Chine.

Le cuivre a touché jeudi 27 avril les 8.426 dollars la tonne, son plus bas depuis début janvier. « Outre un ralentissement (économique) aux Etats-Unis et en Europe, où les taux d'intérêt sont susceptibles d'augmenter encore à court terme, ce sont surtout les craintes d'une faible demande en Chine qui pèsent sur les cours », explique Thu Lan Nguyen, de Commerzbank. « Les fonderies chinoises de cuivre ont récemment réduit leur activité en réponse à la baisse de la demande », poursuit-elle, « ce qui est extrêmement décevant compte tenu de la réouverture de l'économie suite à la fin des restrictions liées à la pandémie ».

Pour Ole Hansen, de Saxobank, la faible demande chinoise compense même les perspectives d'approvisionnement serré du marché du cuivre sur le plus long terme. Les « secteurs de l'immobilier, de l'énergie et de l'automobile (...) représentent environ les deux tiers de la consommation de cuivre en Chine », précise-t-il, mais leur reprise reste encore « faible ».

Même sentiment chez une autre analyste très écoutée : « La cadence de reprise de la demande chinoise n’est pas aussi rapide que ce qui était espéré, et il faudra sans doute continuer d’être patient », commente Amelia Xiao Fu, pour Bank of China International. « Le redressement de la demande dépendra du rebond du marché immobilier, qui n’a pas encore eu lieu », ajoute-t-elle. On ne saurait mieux dire dans la mesure où l’activité industrielle chinoise a, contre toute attente, diminué en avril. Les autorités pourraient ainsi annoncer de nouvelles mesures de soutien afin de dynamiser la demande. « Le gouvernement chinois va probablement relancer le programme de subvention pour l’achat de véhicules électriques, ce qui bénéficierait aux secteurs de l’industrie et des services. Un coup de pouce au secteur du bâtiment est également attendu », indiquent les économistes d’ING.  Sur cette note d’espoir, bien que très ténue… le cuivre redressait la barre au lendemain du weekend du 1er mai, parvenant même à repasser au-dessus des 8.800 dollars ; il effaçait ainsi la totalité de ses pertes hebdomadaires. Reste maintenant à savoir combien de temps ce ’miracle’ va durer…   « Les stocks de cuivre et de nickel sont faibles mais les producteurs de cuivre ont repéré des stocks de cuivre qui apparaitront bientôt sur le marché, tandis que les nouvelles capacités de production de nickel seront visibles entre 2023 et 2025 », indique National Australia Bank. A propos de nickel, le Métal du Diable tout aussi secoué que le cuivre finit lui aussi par signer une relative bonne performance, puisqu'il attaquait cette semaine à peu de chose près sur le même niveau que huit jours plus tôt, à savoir 24.000 dollars.

L’aluminium a quant à lui plutôt bien résisté. Son cours lowest LME (LLME) se maintient autour des 2.350 dollars. Une performance si l’on considère les mauvaises perspectives dans des secteurs clés que sont la construction et l’automobile.

L’étain reste stable autour des 26.000 dollars. Bonne résistance également pour le plomb et le zinc. Le Groupe international d’études du zinc et du plomb (ILZSG) a indiqué que les marchés du zinc et du plomb s’inscriraient en déficit cette année, de respectivement 45.000 tonnes et 20.000 tonnes. Sur une semaine, le zinc cède tout de même une quinzaine de dollars, à 2.610 dollars mardi ; tandis que le plomb en gagne une dizaine, à 2.140 dollars.

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