métaux LME cuivre
Non-ferreux : un marché corrélé à l’état de santé du président US
Posté par : Christophe Véron 06.10.2020
Les cours des métaux continuent d’évoluer dans un environnement économique incertain marqué par une forte volatilité pour l'ensemble des matières premières.
« Les métaux, et pas seulement les métaux d’ailleurs, sont corrélés à l’état de santé de Donald Trump » a déclaré Daniel Briesemann, analyste chez Commerzbank. Dans l’ensemble, les marchés semblent avoir accueilli avec un certain soulagement la sortie de l’hôpital de Donald Trump, qui se trouve « au mieux de sa forme depuis 20 ans » selon les mots du Président américain. Ils estiment notamment que cet épisode pourrait accélérer l’adoption par le Congrès d’un nouveau plan de relance de l’économie des Etats-Unis, à quatre semaines des élections présidentielles outre-Atlantique.
Concernant le cas du cuivre, « outre les inquiétudes liées à la faiblesse de la demande, aux données économiques décevantes des États-Unis et à une aversion accrue pour le risque », la baisse de ces derniers jours a été accentuée « par la hausse des stocks au LME », a pointé Eugen Weinberg, analyste de Commerzbank, de plus de 90.000 tonnes.
Parmi les facteurs qui apportent un peu de soutien au métal rouge, on peut citer les chiffres de la production chilienne qui, en août, est tombée à 481.700 tonnes, un niveau en retrait de 6,2 % sur un an. En cumulé sur les huit premiers mois de 2020, le Chili a produit 3,78 millions de tonnes, ce qui représente une progression de 0,4 % par rapport à la même période en 2019. Par ailleurs, selon des estimations effectuées par Reuters, la production japonaise de cuivre au second semestre de l’année 2020-2021 devrait progresser de 2,1 % en glissement annuel, avec des exportations solides vers la Chine, qui devraient permettre de compenser une demande ayant reculé sur le marché domestique nippon à cause de la pandémie de Covid-19.
Les données sur l'activité manufacturière en Chine en septembre, à son plus haut niveau depuis sept mois, ont contribué à tempérer ce recul. L'indice des directeurs d'achats (PMI) pour le mois de septembre s'est établi à 51,5 points contre 51 le mois précédent, selon le Bureau national des statistiques (BNS), confirmant une reprise de l'activité dans le pays.
Concernant les autres métaux, l’aluminium, un temps affecté par la baisse du cuivre, s’est rapidement refait un semblant de santé. Sur une semaine son cours de référence se paye même le luxe d’une hausse de 10 dollars à 1.780 dollars. Même constat pour le nickel qui gagne près de 200 dollars sur cinq séances, à 14.640 dollars. Le marché constate avec satisfaction une amélioration de la demande en Métal du diable par les aciéries allemandes et italiennes. La situation semble plus compliquée pour le zinc qui enregistre une nouvelle semaine de baisse, avec un recul de 80 dollars, à 2.330 dollars. Idem pour le plomb qui en perd 60, à 1.764 dollars.
Les précieux à la peine
« L’or aura besoin de nouvelles mesures de relance pour pouvoir repartir durablement à la hausse. Sans cela, il risque de montrer des signes de fatigue, de même que les autres métaux précieux » a estimé Avtar Sandu, chez Phillip Futures. L’or a grimpé de 25 % cette année, soutenu par les plans de relance des gouvernements et des banques centrales à l’échelle mondiale. Il cotait 1.911 dollars l’once ce mardi.