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cuivre prix aluminium

Métaux non-ferreux : la consommation alimente l’envolée des cours

Posté par : Christophe Véron 11.05.2021 à 10h45

Le mythe d’Icare vient à point nommé rappeler cette vérité éternelle : à voler trop haut… on finit toujours pas retomber. Pour l’heure, le marché n’en a cure et poursuit sa folle course aux records. A commencer par le cuivre, entrainant dans son sillage l’aluminium et tous les autres métaux ; quoique dans des proportions plus raisonnables.

Les cours du cuivre et du minerai de fer ont atteint dès la fin de la semaine dernière des sommets jamais vus dans leur histoire. L'évolution reflète la forte demande, notamment chinoise, et un dollar en petite forme. « La hausse des cours des matières premières ne montre aucun signe d'essoufflement », constatent les analystes de Deutsche Bank. L'appétit de métal rouge provient principalement de la Chine qui engloutit la moitié de la production de la planète. Après des jours fériés dans le pays suivant le 1er mai, la demande a connu une forte reprise propulsant les cours à de nouveaux records. « La Chine ayant repris le travail, cela a permis au minerai de fer de franchir un cap historique », souligne Julien Hall, analyste de S&P Global Platts, qui ajoute par ailleurs que « le mois de mai est considéré comme la haute saison de la construction ». Les cours des matières premières sont également tirés vers le haut par un dollar en berne, qui a abandonné plus de 0,5% de sa valeur face à un panier de monnaies lors des trois dernières séances, ce qui le rend plus intéressant pour les investisseurs munis d'autres devises.

Fortement utilisé dans l'industrie, notamment pour la confection de circuits électriques, le cuivre est également connu pour refléter l'état de santé de l'économie mondiale. En convalescence depuis son plus bas niveau de 2020 touché le 19 mars à 4.371 dollars, le métal rouge a donc depuis plus que doublé et largement dépassé son niveau d'avant la pandémie de Covid-19, à 10.747 dollars lundi 10 mai.

 

Les cours montent, mais les acheteurs trainent des pieds

Les investisseurs haussiers parient sur le fait que la demande de cuivre augmentera encore à mesure que l'économie mondiale se remettra des effondrements du COVID-19 et que les investissements dans les secteurs de l'énergie verte s'intensifieront. Les cours ont également été soutenus par une offre restreinte sur le marché des concentrés. Parallèlement, du côté de l’offre en métal rouge, la menace de grève est toujours bien réelle dans les mines chiliennes d’Escondida et de Spence, détenues par BHP. En 2020, ces mines ont produit respectivement 1,19 million et 146.700 tonnes de cuivre, pour une production chilienne totale de 5,7 millions. « Les cours continuent d'augmenter car le monde parle de la reprise mondiale et des besoins en métaux », a déclaré Malcolm Freeman, directeur chez le courtier britannique Kingdom Futures, ajoutant que le contrat LME « semble prêt à tenter les 11.000 dollars sur une base technique ». Il a toutefois noté que les acteurs industriels n'achètent pas à ce niveau de prix.

Le cuivre n'est pas le seul à tutoyer les sommets. L'aluminium a dépassé 2.500 dollars la tonne sur le LME, un plus haut depuis 2018. Le cours du métal léger est aussi porté par un déséquilibre entre offre et demande, le marché pariant sur la diminution de la production chinoise qui utilise trop de charbon. Si Pékin applique strictement son plan, l'aluminium pourrait grimper à 3.000 dollars, selon certains analystes.

Cuivre et aluminium ont bien évidemment tiré le reste du complexe, quoique dans des proportions plus modestes. Au plus haut depuis mars 2008, le zinc flirte avec les 3.000 dollars (+30), suivi de près par le plomb, à 2.208 dollars (+30). Le nickel fait quant à lui preuve d’une belle stabilité, autour des 17.880 dollars. Enfin, l’étain gagne 750 dollars, 29.756 dollars mardi matin. Les précieux profitent pour leur part de l’affaiblissement du dollar.

 

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