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cours des métaux

Nickel : retour à la case départ ?

Posté par : Christophe Véron 22.03.2022 à 12h20

Les temps sont particulièrement durs pour le nickel. Mercredi 16 mars, la cotation du Métal du Diable avait repris après plus d'une semaine d'interruption en raison de son extrême volatilité et avait été suspendue une nouvelle fois quelques minutes après son ouverture en raison d'un dysfonctionnement du marché électronique. Vendredi 18 mars, il plongeait quasi instantanément sur sa nouvelle limite basse autorisée par la bourse des métaux de Londres, pour le troisième jour consécutif, après plus d'une semaine de suspension des échanges, à 36.915 dollars. Pour mémoire, les autorités du LME tentent de contenir la volatilité du métal en imposant des limites de mouvement de cours, d'abord de plus ou moins 5%, puis 8%, et enfin de 12% dans des avis publiés quotidiennement depuis la reprise chaotique des échanges.

Mais le scénario se répète encore et encore : les investisseurs fuient le marché et pourraient continuer tant que le cours du nickel ne leur semblera pas en adéquation avec celui des transactions sur la bourse de Shanghai, autre place forte pour le commerce des métaux de base. « Les principaux investisseurs indiquent qu'un cours d'environ 43.000-45.000 yuans par tonne est un prix acceptable pour le sulfate de nickel, ce qui équivaut à un cours du nickel au LME de 26.000-28.000 dollars par tonne », affirme Susan Zou, analyste chez Rystad Energy. C’était quasiment chose faite ce mardi 22 mars en matinée sur le LME… Pour mémoire, la Russie étant le troisième producteur mondial de nickel, la guerre en Ukraine a fait flamber les cours à des niveaux records. Ils avaient dépassé les 100.000 dollars la tonne le 8 mars en raison d'une spéculation hasardeuse d'un géant chinois du nickel. Son précédent record historique s'établissait à 48.002 dollars la tonne, enregistré le 7 mars. « Quand on se surnomme le Métal du Diable, sa place est en Enfer, pas au Paradis », a résumé un courtier une fois le cours quasiment divisé par quatre en moins de trois semaines.

 

Aluminium : regain de vigueur

Les cours de l’aluminium restent à des niveaux très élevés, dans des marchés qui scrutent toujours avec la plus grande attention l’évolution de la guerre en Ukraine et celle de l’épidémie de Covid, en Asie notamment — à Shanghai par exemple, le nombre de nouvelles contaminations asymptomatiques ne cesse de battre  des records depuis cinq jours. A noter que les stocks d’aluminium évoluent actuellement à leur plus bas niveau depuis 2007 dans les entrepôts du LME (704.850 tonnes). De leur côté, les réserves conservées dans les magasins du ShFE ont reculé de 4,2 % la semaine dernière, à 333.823 tonnes. A noter que le cours a repris de la vigueur en début de semaine, après l’annonce de l’Australie, qui indique bannir les exportations de bauxite  vers la Russie, dans le cadre des sanctions visant Moscou. « Cette mesure, combinée aux exportations perturbées au départ de l’Ukraine, fait craindre des pénuries de matières premières pour les fonderies russes », commente Carsten Menke, analyste chez Julius Baer. Sur une semaine, le cours de l’aluminium High Grade, regagne plus de 300 dollars et repasse au-dessus des 3.500 dollars sur le LME.

 

Les autres… des fortunes diverses

Après sa récente purge, le cuivre tente lui aussi de se refaire une santé. Son cours de référence à Londres parvient ainsi à repasser au-dessus de la barre des 10.000 dollars, à 10.300 dollars ce mardi matin.

Le zinc regagne également un peu du terrain perdu, avec un gain hebdomadaire de 120 dollars, à 3.910 dollars. L’étain en revanche abandonne 400 dollars et se rapproche du seuil des 40.000 dollars. Piètre performance également pour le plomb qui se contente de faire du sur-place à 2.250 dollars.

 

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