cuivre aluminium LME

Métaux de base : nerveux et sans illusions

Posté par : Christophe Véron 14.11.2023 à 11h40

Le LME fait preuve d’une nervosité certaine, ainsi qu’on peut le constater au travers des variations de cours enregistrées depuis une semaine. Le président de la Réserve fédérale des Etats-Unis, Jerome Powell, et les décideurs de la Fed, ont surpris le marché il y a quelques jours en annonçant qu’un prochain relèvement des taux n’était pas à exclure afin de continuer à combattre l’inflation. Les indicateurs publiés la semaine dernière en Chine se sont révélés mitigés, ce qui a ravivé les craintes concernant la demande. D’autres indicateurs économiques sont attendus dans la semaine, notamment la production industrielle et les ventes au détail pour octobre. Ils seront scrutés par les investisseurs, en quête d’indices concernant les perspectives de demande en métaux du pays. « Les signes persistants de faiblesse en Chine et en Europe continuent de susciter des inquiétudes, et nous commençons à percevoir des signes timides de ralentissement de la croissance américaine », a alerté Kyle Rodda, analyste chez Capital.com.

 

Le cuivre perd de son allant

Les cours du cuivre ont perdu de leur allant depuis leur pic d’un mois atteint la semaine dernière, à 8.260 $/tonne. « Nous sommes face à un marché cantonné dans ses marges, où les négociants ne font pas preuve d’un appétit débordant pour les ventes à découvert, comme en témoigne l’arrivée des acheteurs avant même que les cours n’approchent les 8.000 $/tonne », souligne l’analyste. Le métal rouge a vu son cours lowest passer sous ce seuil en tout début de semaine, avant de se reprendre un peu pour retrouver son niveau de la semaine dernière, soit 8.085 dollars.

 

Le zinc tiré à hue et à dia

Le cours du zinc sur le London Metal exchange (LME) a fait preuve de nervosité la semaine dernière et au début de celle-ci, poussé par des perturbations de l'offre toujours en cours, face à une demande résiliente menant à une diminution des stocks.

Le cours du zinc a suivi la tendance générale à la hausse sur les marchés des métaux de base et est repassé au-dessus de la barre des 2.600 dollars la tonne. Le zinc a touché mercredi 8 novembre 2.631,50 dollars la tonne, un plus haut en plus d'un mois.

« Les nouvelles d'arrêts de production » s'accumulent, a souligné Barbara Lambrecht, analyste de Commerzbank. « Outre les fermetures de mines pour cause de rentabilité insuffisante (...), on apprend maintenant qu'un incendie retardera la mise en service d'une nouvelle mine près du lac Baïkal, en Russie, pendant une bonne partie de l'année prochaine », poursuit-elle. La mine d'Ozernoye devrait avoir une capacité annuelle d'un peu moins de 350.000 tonnes selon Commerzbank, « ce qui en ferait vraisemblablement la plus grande à entrer en service l'année prochaine », affirme Mme Lambrecht.

En parallèle, la demande de zinc reste résiliente, les « stocks du LME continuant de diminuer, retombant à leurs niveaux de septembre », selon Daria Efanova, analyste pour Sucden Financial.

Las, le zinc s’est ensuite inscrit dans le sillage du cuivre qui subissait lui-même des prises de bénéfices après la hausse de la semaine dernière. Au final, le cours lowest du zinc reperd la quasi-totalité de ses gains, à 2.538 dollars mardi 14 novembre, son niveau du 7… Pour beaucoup d’observateurs, le passage au-dessus du seuil psychologique des 2.600 dollars lui a été fatal.

Même constat pour le plomb qui s’était inscrit dans le sillage du zinc. Là encore, c’est un seuil psychologique, en l’occurrence celui des 2.200 dollars, qui a justifié les prises de bénéfices, lesquelles ramènent le plomb à son cours de la semaine dernière, soit 2.160 dollars.

 

Le nickel se ternit

Le nickel a fait l’objet de nombreux échanges sur le LME. Son cours lowest s’est inscrit en forte baisse. Sur une semaine, il perd près de 600 dollars pour passer sous la barre des 17.000 dollars. La production d'acier inoxydable de la Chine au troisième trimestre était comparable aux niveaux records du deuxième trimestre, mais, parallèlement, la production dans le reste du monde a diminué et « de telles dynamiques ont contribué à créer des distorsions sur les marchés », a commenté James Moore, analyste pour Fastmarkets. Comparativement à la mi-novembre 2022, le nickel a perdu près de 34% de sa valeur…

Enfin, tassement pour l’aluminium qui perd 50 dollars, à 2.205 dollars.

L’étain se démarque du marché en affichant un gain hebdomadaire de 400 dollars, à 24.600 dollars.