cuivre aluminium LME
Moody’s dégrade la Chine : le marché s’inquiète
Panorama des métaux non-ferreux
Posté par : Christophe Véron 12.12.2023 à 11h15
Le cuivre a reculé la semaine passée, sur le London Metal Exchange (LME), tombant de son sommet d’août atteint vendredi 1er décembre, avant de réduire ses pertes, porté par de fortes importations chinoises.
Parallèlement, le billet vert continue de chercher ses marques, les investisseurs faisant preuve de prudence alors que des données concernant l’inflation américaine sont attendues mardi. Elles donneront le ton alors que la semaine doit être ponctuée de réunions des banques centrales. « Les données du CPI (indice des prix à la consommation) et la réunion du FOMC (Federal Open Market Committee) pourraient causer du ramdam au cours de la semaine », indiquent les analystes de Sucden Financial. « Toutefois, en fin d’année, la volatilité à long terme se calme. Cela sera d’autant plus vrai si les chiffres sont conformes aux attentes ».
Début décembre, le cuivre avait atteint un sommet depuis août, « porté par des problèmes d'approvisionnement suite à la fermeture d'une mine majeure au Panama », rappelle Ole Hansen, analyste chez Saxobank.
Le cuivre a depuis cédé du terrain, plombé par « les données manufacturières chinoises » et l'abaissement par Moody's des perspectives de la note de crédit du gouvernement chinois, poursuit-il. L'agence de notation Moody's a, en effet, abaissé mardi 5 décembre de « stable » à « négative » la perspective de la note de crédit de la Chine, arguant de l'endettement du pays et d'une croissance atone.
Contraction chinoise
L'activité manufacturière en Chine s'est, quant à elle, contractée en novembre pour le deuxième mois consécutif, accentuant la pression sur le gouvernement pour soutenir une activité économique qui peine à totalement se redresser.
La faiblesse des cours du cuivre « s'est toutefois avérée de courte durée, car le marché physique continue d'envoyer un signal de demande robuste », relève M. Hansen. « Les importations chinoises de cuivre (...), largement utilisé dans les secteurs de la construction, des transports et de l'électricité, ont grimpé de 10% en novembre par rapport au mois précédent, pour atteindre leur plus haut niveau depuis presque deux ans », souligne-t-il.
Le métal n'a cependant pas rattrapé ses fortes pertes du début de semaine dernière et termine en petite baisse.
Sur le LME, la cotation lowest de la tonne de cuivre s’établissait à 8.300 dollars ce mardi, contre 8.260 dollars à la clôture sept jours plus tôt.
Aluminium : liquidations
Très mauvais début de semaine pour le métal léger qui est tombé à son plus bas niveau depuis plus de 3 mois, les fonds spéculatifs ayant liquidé leurs positions dans l’expectative d’une hausse des stocks. Il a ainsi chuté de 10% par rapport à son pic de 5 mois atteint en octobre dernier. Des rumeurs d’afflux massif d’aluminium, mercredi de la semaine prochaine, date d’expiration du contrat clé à 3 mois, préoccupent le marché. « Beaucoup de discussions ont lieu actuellement concernant l’hypothèse d’arrivées massives de métal autour du troisième mercredi du mois. Ce ne sont que des rumeurs mais, au regard de la chute des primes, il ne serait pas surprenant de voir le niveau des stocks augmenter », explique Alastair Munro, stratège chez Marex.
Sur une semaine, le LLME de l’aluminium HG passe ainsi de 2.120 dollars à 2.085 dollars.
Le zinc semble en voie de stabilisation, autour des 2.420 dollars.
Le plomb peut en dire autant, puisqu’il se maintient autour des 2.040 dollars.
L’étain fait bonne figure et enregistre une progression de près de 500 dollars, à 24.460 dollars.
Le nickel en fait autant, à 16.360 dollars (+300).
Enfin, on notera la poussée de l’or, qui bénéficie de la baisse des rendements obligataires et retrouve plus que jamais son rôle de valeur refuge aux yeux des investisseurs.