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Métaux non-ferreux : veille de Nouvel An chinois

Posté par : Christophe Véron 02.02.2021 à 11h50

La semaine a démarré sur une note franchement négative. Les marchés continuent de s’inquiéter de la propagation du Covid-19 et de ses variants un peu partout dans le monde. Dans les pays occidentaux, l’impatience grandit alors que les campagnes de vaccination débutent poussivement dans certains pays. Parallèlement, les marchés se préparent au retrait des opérateurs chinois à partir du 11 février prochain (jusqu’au 17, à l’occasion des congés du Nouvel An en Asie), mais surtout à une baisse de la demande en métaux dans l’Empire du Milieu, premier consommateur mondial.

En janvier, pénalisée par une nouvelle vague de contaminations au coronavirus, l’activité industrielle chinoise a enregistré son plus faible taux de croissance en cinq mois… L’indice officiel des directeurs d’achat (PMI) est ainsi tombé à 51,3 sur le mois qui vient de s’achever — c’était 51,9 en décembre. Pour autant, ce tassement  ne contrarie pas, pour l’instant du moins, le scénario de la reprise engagée au sein de la deuxième économie mondiale où, dans l’année à venir, la banque centrale entend maintenir « un équilibre délicat » entre soutien à la reprise et gestion des risques. « La politique monétaire continuera de stimuler l’économie, a déclaré au Forum économique mondial de Davos le gouverneur de l’institution, Yi Gang, mais en même temps nous surveillerons les risques. » L’un d’eux, a-t-il détaillé, « est le niveau macro de la dette (…), l’autre les prêts peu performants ».

Conséquence de  ce qui précède, le cuivre s’est inscrit en baisse assez nette, son cours de référence sur le LME enfonçant régulièrement le seuil des 7.800 dollars (-160 dollars sur une semaine). La hausse du dollar pèse également sur les cours, qui limitent leurs pertes grâce au niveau historiquement bas des stocks. « Nous avons constaté pas mal de prises de bénéfices sur des positions longues. Le dollar est orienté à la hausse et les doutes concernant la demande chinoise semblent s’installer », a indiqué un négociant, avant d’ajouter que les stocks, très bas, étaient toutefois un facteur positif pour le métal rouge. Ces derniers totalisaient lundi 74.275 tonnes, un niveau proche de leur plus bas depuis 15 ans. Les cancelled warrants (métal prêt à être livré) représentent 33 % du volume total, ce qui suggère que du métal va prochainement quitter les entrepôts.

L’aluminium s’en sort presque bien et limite ses pertes par rapport au reste du complexe en ne cédant qu’une soixantaine de dollars par rapport à la semaine dernière.

Idem pour le plomb, en retrait de 50 dollars et qui semble vouloir sauver le seuil des 2.000 dollars. Le nickel s'inscrit pour sa part en retrait de 500 dollars sur cinq séances, et repasse sous la barre des 18.000 dollars.

Métal à surveiller : le zinc qui flirte avec les 2.550 dollars, en repli de 120 dollars sur une semaine. Les entrepôts du LME abritent actuellement 293.800 tonnes de zinc, un niveau plus vu depuis juin 2017. La demande émanant de la Chine, qui a largement contribué à faire bondir le zinc de 42 % au cours des trois derniers trimestres de 2020, s’est tarie récemment. Les cours du zinc sont en contango depuis juin 2020, signe que les marchés sont bien approvisionnés, ou en tous cas que les tonnages proposés à la vente couvrent largement la demande.

 

L’étain se rallume ...

Le cours de la tonne d'étain a atteint sur le LME un record en six ans et demi, à 23.300,00 dollars, dans un contexte de forte demande de l'industrie électronique. « Le cours de l'étain est actuellement tiré vers le haut par une forte demande et une offre insuffisante », résume Daniel Briesemann, de Commerzbank, qui présente un marché « qui restera sous-approvisionné cette année ». « Les stocks d'étain du LME sont tombés à leur plus bas niveau depuis mai 2019, alors que la demande du secteur électronique a augmenté », remarque de son côté Anna Stablum, analyste de Marex Spectron.

Le précieux métal blanc grisâtre est un composant utile aux soudures de composants d'appareils électroniques comme les smartphones ou tablettes. Or « sa production est en baisse » rapporte le CyclOpe, ouvrage de référence annuel sur l'ensemble des marchés des matières premières publié mi-janvier, et « le marché devrait rester déficitaire alors que les stocks sont déjà au plus bas ».

Côté précieux, l’argent a poursuivi sa progression, bondissant lundi de 11 % pour approcher un sommet de 8 ans, à 30.03 dollars l’once. Les analystes, dont certains se montrent dubitatifs quant aux fondements de cette tendance, avertissent en outre qu’elle pourrait se révéler néfaste pour la demande du marché physique.

 

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