cuivre prix aluminium
Métaux non-ferreux : surchauffe
Posté par : Christophe Véron 23.02.2021 à 11h15
Les métaux ont abordé cette semaine dans une forme insolente sur les marchés de Londres et de Shanghai, portés entre autres par la solidité de la demande chinoise. Après une incursion au-delà des 9.300 dollars la tonne, à son plus haut depuis août 2011, le cuivre s’est stabilisé aux alentours de 9.180 dollars sur le LME. Reste que « quand les bornes sont dépassées, il n’y a plus de limites », commentait en début de matinée un observateur du monde des métaux citant le célèbre Sapeur Camembert.
Le cours du métal rouge est tiré par la demande notamment chinoise, le pays engloutissant la moitié de la production de la planète. Le retour « de la Chine aux affaires » en fin de semaine dernière, après les vacances du Nouvel An lunaire célébrant le passage à l'année du Buffle, n'est pas étranger au bond de près de 5% du métal rouge vendredi, a noté David Madden, analyste de CMC Markets. Parallèlement, le risque pèse sur l'approvisionnement puisque les stocks contenus dans les entrepôts du LME évoluent toujours non loin de leur plus bas niveau depuis 2005. Rappelons que l'an dernier, le marché du cuivre a connu une situation de déficit de 1,391 millions de tonnes, selon les derniers chiffres du Bureau mondial des statistiques sur les métaux (WBMS) publiés en milieu de semaine dernière.
Le métal rouge, en convalescence depuis son plus bas niveau de 2020 heurté le 19 mars dernier, à 4.371,00 dollars, a donc depuis plus que doublé et largement dépassé son niveau précédant la pandémie de Covid-19.
Fortement utilisé dans l'industrie, notamment pour la confection de circuits électriques, le cuivre est également connu pour refléter l'état de santé de l'économie mondiale, d'où son surnom de Docteur Cuivre (Dr Copper). A noter toutefois que la publication d’indicateurs sur l’emploi décevants outre-Atlantique a fait plonger la monnaie américaine à un niveau plus vu depuis près de deux semaines. Pour contrebalancer ces indicateurs, les officiels de la Fed US ont déclaré jeudi dernier que la banque centrale était prête à maintenir sa politique monétaire accommodante pour aider le marché de l’emploi à se redresser. Après une hausse de 1,3% au mois de décembre 2020, la production industrielle des États-Unis s'est accrue de 0,9% en janvier selon la Fed, une progression bien supérieure à ce que les économistes espéraient en moyenne.
Pour François Saint-Guily, analyste pour l’IMS, « le marché est hautement spéculatif ». Selon lui, « ceux-là mêmes qui poussent le métal rouge à la hausse sont ceux qui sonneront la fin de la partie, prendront leurs bénéfices et se rachèteront à bon compte d’ici quelques semaines ».
Les autres métaux se sont globalement inscrits dans le sillage du cuivre. Les hausses sont toutefois beaucoup plus modestes. L’aluminium HG gagne 70 dollars, à 2.150 dollars. Progression aussi pour le nickel au-dessus des 19.000 dollars, malgré un excédent mondial en décembre de 14.600 tonnes ; c’était 7.400 en novembre. L’étain gagne près de 2.000 dollars, à plus de 26.650 dollars. Plomb et zinc grappillent quelques dizaines de dollars.