cuivre aluminium LME
Métaux non-ferreux : regain de nervosité
Posté par : Christophe Véron 05.09.2023 à 11h30
Une certaine nervosité commence à s’emparer du marché des métaux. En témoigne la rapidité avec laquelle les opérateurs prennent leurs bénéfices ; preuve s’il en était besoin de leur toute relative confiance en l’avenir.
Ainsi le cuivre, ‘roi des métaux’, le ‘Dr.Copper’ considéré comme l’un des principaux indicateurs susceptible de mesurer l’état de l’économie mondiale, s’affichait, en fin de semaine dernière, à un plus haut de 4 semaines à presque 8.600 dollars la tonne suite à la publication d’indicateurs montrant une progression de l’activité des usines chinoises en août. La crise du secteur immobilier du pays reste cependant un gros handicap pour les métaux industriels. « Le secteur immobilier chinois va avoir un impact négatif à long terme sur les métaux du complexe », souligne Dan Smith, analyste pour Amalgamated Metal Trading. Il n’en fallait pas plus pour justifier des prises de bénéfices dès ce mardi, faisant refluer le métal rouge sous la barre des 8.450 dollars. Des prises de bénéfices notamment justifiées par la progression significative des stocks boursiers. Ainsi, dans les entrepôts agréés par le LME, les stocks se sont étoffés. 107.425 tonnes de métal rouge ont été recensées dans les inventaires, soit le niveau le plus élevé depuis octobre 2022. Du côté du ShFE, les stocks de cuivre sont également en hausse, pour la deuxième semaine consécutive, mais l’accumulation de marchandise se fait à un rythme plus modéré.
L’alu voit le verre à moitié plein
Quand le cuivre voit le verre à moitié vide, l’aluminium semble le voir à moitié plein. Son cours a grimpé la semaine passée sur le LME, poussé par de meilleurs signaux économiques venant de la Chine, améliorant les perspectives de la demande. « L'indice d'activité du secteur manufacturier chinois, meilleur que prévu, a donné un coup de pouce aux cours des métaux de base », explique Thu Lan Nguyen, analyste chez Commerzbank. L'activité manufacturière en Chine a en effet retrouvé des couleurs en août, à un niveau plus vu depuis six mois en s'établissant à 51 points le mois dernier contre 49,2 en juillet, un signe encourageant pour les usines, selon un indice indépendant publié vendredi 1er septembre.
La santé économique chinoise est scrutée par les investisseurs, la Chine étant le plus gros pays consommateur de métaux industriels au monde. Non seulement « la Chine a dévoilé des mesures de relance assez importantes », mais « le dollar s'est affaibli », fait aussi remarquer Edward Gardner, analyste chez Capital Economics. La banque centrale a procédé depuis le début de l'année à plusieurs réductions de taux de référence.
Toutefois, « les investisseurs pourraient ne pas percevoir ces dernières mesures comme suffisantes pour conduire à un retournement significatif du marché de l'immobilier » dans le pays, tempère M. Gardner.
Sur le LME, la tonne d'aluminium coûtait 2.236 dollars après avoir atteint plus tôt vendredi un nouveau plus haut depuis début août à 2.260 dollars, contre 2.160 dollars sept jours plus tôt.
Le nickel en forme
Bonne performance pour le nickel qui attaquait cette semaine à un plus haut de 4 mois grâce à l’augmentation des prix du minerai dont l’offre indonésienne s’est resserrée. Le Métal du Diable se rapproche désormais des 21.000 dollars.
Le zinc consolide ses positions, à 2.450 dollars (+30). Idem pour le plomb, à 2.200 dollars (+50). Enfin l’étain regagne une bonne partie du terrain récemment perdu, avec un gain de plus de 1.000 dollars qui lui permet de refranchir la barre des 26.000 dollars.