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Métaux non-ferreux : le marché marque une pause

Posté par : Christophe Véron 18.05.2021 à 10h50

Que ce soit à Londres, à New-York, à Shanghai ou à Kuala Lumpur, les grandes places boursières de cotation des métaux ont connu des séances agitées ces derniers jours. Les records battus la semaine dernière ont vite été suivis de prises de bénéfices. Ces baisses ont toutefois été assez rapidement, en grande partie, corrigées, à l’exception notable de l’aluminium.

Cette baisse « survient après une période de gains substantiels, certains estimant qu'une hausse de l'inflation pourrait à terme affaiblir une croissance industrielle rapide », indique Josh Mahony, d'IG. L'analyste de Commerzbank Eugen Weinberg considère de son côté qu'il s'agit d'une « correction saine et attendue plutôt que d'un renversement de tendance » . « La bonne situation économique et la forte reprise de la demande attendue dans les mois à venir devraient continuer à bien soutenir les cours des métaux », a-t-il ajouté.

Dans les faits, à la faveur d’un nouveau coup de mou du billet vert propice aux achats réalisés par des opérateurs munis d’autres devises, les métaux industriels ont repris leur ascension lundi à Londres et à Shanghai. Sur le LME, le cuivre montre la voie, puisqu’il est revenu flirter avec les 10.500 dollars dès  ce mardi matin. Les menaces de grève au Chili combinées aux perspectives haussières ont en effet pris le pas sur les statistiques décevantes en Chine. Pour mémoire, un syndicat représentant les ouvriers des mines Escondida et Spence, opérées par BHP au Chili a rejeté la proposition de contrat, ce qui augmente le risque de grève.

Le cuivre est en hausse de 30 % depuis le début de l’année et bon nombre d’analystes tablent sur de nouveaux gains en parallèle de la transition des énergies fossiles vers les énergies renouvelables.

Une voix dissonante toutefois au milieu du chœur des haussiers, celle de Carsten Menke, analyste chez Julius Baer, qui estime que la situation de déficit ne devrait pas durer dans le temps dans la mesure où la hausse de la demande générée par les énergies vertes devrait être contrebalancée par le déclin démographique chinois. « A moyen ou long terme, les cours devraient commencer à décliner » estime l’analyste.

Côté aluminium, Robin Bhar, analyste indépendant, rappelle qu’ « à court terme le marché reste surapprovisionné et les cours sont un peu trop élevés », ce qui explique sans doute les prises de bénéfices observées ces derniers jours et le fait que le métal léger soit nettement passé sous la barre des 2.500 dollars. Toutefois, « les fermetures de capacités vont rééquilibrer le marché et le cours pourrait tendre vers les 3.000 $/t », prévoit ce même analyste...

A Shanghai, le contrat de référence sur le zinc s’est hissé mardi à un niveau resté hors d’atteinte depuis novembre 2007 (23.355 yuans). Le métal utilisé, entre autres, dans la galvanisation de l’acier a aussi grimpé à son plus haut depuis juin 2018 sur le LME, à 3.095 dollars, signant ainsi une progression de 2,6 % depuis l’ouverture. « Il se murmure que certains affineurs de zinc de la région du Yunnan [en Chine, ndlr] auraient stoppé leur production à cause de coupures de courant », indique un analyste basé dans l’Empire du Milieu.

R.A.S pour le nickel qui se maintient autour des 18.000 dollars. Idem pour le plomb, autour des 2.200 dollars. L’étain perd 200 dollars, 29.760 dollars. Fermeté de l’or au plus haut depuis près de trois mois.

 

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