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LME cuivre aluminium

Métaux non-ferreux: le marché apprend à vivre avec la pandémie

Posté par : Christophe Véron 03.11.2020 à 11h55

Rassurés par les derniers indicateurs publiés dans le secteur manufacturier — reléguant au second plan les incertitudes sur la crise sanitaire et l’élection présidentielle américaine, pour quelques heures au moins—les métaux ont repris le chemin de la hausse dès le début de cette semaine. Après la Chine, qui vient de publier pour octobre un indice d’activité du secteur industriel à son plus haut depuis janvier 2011, la zone euro a fait état d’un indice manufacturier à 54,8 le mois dernier, un niveau resté hors d’atteinte depuis juillet 2018. Aux Etats-Unis aussi, la croissance de l’activité des usines s’est accélérée en octobre, avec un indice proche d’un sommet de deux ans.  soutenu par le déconfinement et les aides massives (quelque 3.000 milliards de dollars mobilisés pour les particuliers et les entreprises), le PIB de la première économie mondiale s’est en effet envolé de 33,1 % en rythme annuel au 3ème trimestre. Ce net rebond ne permet pour autant pas de conclure que la contraction du PIB au rythme annualisé de 31,4 % au 2ème trimestre est effacée. Le PIB américain se situe toujours à un niveau de 3,5 % inférieur à son pic antérieur à la pandémie. Le FMI table sur une baisse de 4,2 % cette année. Certes spectaculaire, le redressement de l’économie américaine n’en demeure pas moins encore incomplet et fragile, comme le confirment les nouvelles inscriptions hebdomadaires au chômage : ces dernières viennent de retomber à 751.000, mais elles restent au-dessus du pic de la « grande récession » de 2007-2009 (665.000).

Toutefois, « les acteurs du marché estiment que la demande de métaux sera moins affectée par l'augmentation rapide des nouveaux cas de Covid-19 », a expliqué Daniel Briesemann, analyste de Commerzbank, « et placent leurs espoirs avant tout dans la Chine ». Sur le plan sanitaire, le pays (sans les territoires de Hong Kong et Macao) n'a officiellement enregistré que 25 nouveaux cas de Covid-19 entre jeudi 29 et vendredi 30 octobre et aucun décès.

Sur le plan économique, Pékin a dévoilé en fin de semaine dernière ses grandes orientations pour les cinq prochaines années, mettant l'accent sur la consommation intérieure et l'autonomie technologique. Reste que « le marché nourrissait beaucoup d’espoirs sur la réunion du plan quinquennal chinois mais rien n’a été dit sur la constitution de réserves de cuivre. Cela ne veut pas dire qu’il n’y en aura pas, mais nous ne pouvons pas être sûrs que cela arrivera » a souligné Kieran Clancy, analyste chez Capital Economics.

L'analyste de Commerzbank a également souligné la meilleure santé qu'attendu de l'industrie automobile, gourmande en aluminium, qui selon lui « semble avoir déjà touché le fond. » Cette semaine, les constructeurs automobiles Volkswagen, Ford, Fiat Chrysler et PSA (ces deux derniers étant par ailleurs en train de fusionner) ont en effet publié des résultats encourageants pour le troisième trimestre.

Sur le LME, le cuivre fait preuve d’une certaine fermeté en se maintenant autour des 6.800 dollars. Belle progression pour l’aluminium high-grade, à 1.871 dollars. Idem pour le zinc et le plomb, respectivement à 2.565 et 1.808 dollars. Le nickel en revanche cède près de 400 dollars, à 15.200 dollars. L’étain en perd une centaine à 18.000 dollars.

 

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