cuivre étain LME
Métaux non-ferreux : la prudence reste de mise
Posté par : Christophe Véron 26.01.2021 à 11h35
Les métaux industriels ont attaqué cette semaine en territoire globalement négatif sur les marchés de Londres et Shanghai. « Les cours du cuivre évoluent dans une marge relativement étroite… les investisseurs attendent de nouveaux éléments susceptibles de les faire sortir de cette marge », analyse Anna Stablum pour Marex Specton, ajoutant que le petit rebond du billet vert et les difficultés que rencontrent les campagnes de vaccinations contre le Covid-19 contribuent également à peser sur le complexe. « Les cours du cuivre n’ont pas réussi à maintenir leur tendance haussière, les investisseurs craignent de voir la propagation du virus en Chine affecter l’activité industrielle », explique de leur côté les analystes d’ANZ. « Cette remontée des contaminations intervient peu de temps avant les congés du Nouvel an chinois, qui vont de pair avec un ralentissement de l’activité industrielle » ont-ils ajouté. La reprise économique chinoise, qui a été le principal moteur de l’envolée des cours du cuivre en 2020, est actuellement sous la menace de la plus importante hausse de cas depuis mars 2020.
Parallèlement le plan de relance américain risque de prendre un peu de temps dans sa mise en œuvre : outre-Atlantique, le Sénat cherche en effet à valider les mesures d’aide anti-Covid avant l’ouverture du procès du précédent président Donald Trump début février, mais il est possible que l’adoption de ce plan doté de 1.900 milliards de dollars prenne quatre à six semaines, a prévenu Chuck Schumer, chef de la majorité démocrate au Sénat.
Autant d'éléments qui justifient que le cuivre ne soit pas parvenu à se maintenir au-dessus des 8.000 dollars. Sur une semaine, il cède une cinquantaine de dollars, à 7.940 dollars.
Le nickel a vu la semaine dernière son cours LME atteindre un niveau plus vu depuis septembre 2019, à 18.515 dollars la tonne. Le marché du "métal du diable" a beau être excédentaire, « les craintes sur les approvisionnements en provenance des Philippines, de Nouvelle-Calédonie et d'Indonésie » jouent en sa faveur, rapporte le CyclOpe, ouvrage de référence annuel sur l'ensemble des marchés des matières premières publié la semaine dernière. La production a pourtant dépassé la demande apparente de 53.600 tonnes de janvier à novembre 2020, selon les derniers chiffres du Bureau mondial des statistiques sur les métaux (WBMS) publiés mercredi. Mais les perspectives de croissance des véhicules électriques, dont certaines technologies de batteries utilisent du nickel, restent un facteur important de soutien pour les cours.
Sur une semaine, les gains du nickel restent toutefois limités, son cours de référence se maintenant autour des 18.100 dollars.
L’étain réservé à la hausse ?
A noter également la bonne tenue de l’étain. Le métal gris affiche un bond de 10 % depuis le début de l’année, après avoir grimpé de 18 % en 2020. « L’offre et la demande ne sont pas sur la même longueur d’onde. Le déficit de production va s’accentuer » a déclaré Robin Bhar, analyste indépendant. D’après lui, les cours doivent dépasser les 25.000 $ pour encourager l’offre à répondre à la demande, qui devrait croître notamment dans les secteurs des infrastructures internet, de l’électronique et des véhicules électriques. Le marché de l’étain, qui représente environ 350.000 tonnes par an, devrait enregistrer un déficit de l’ordre de 2.700 tonnes cette année, après le déficit de 5.200 tonnes constaté en 2020, a estimé l’association internationale de l’étain. Les stocks d’étain entreposés au LME ont chuté à 1.050 tonnes, un niveau à comparer avec les 5.000 tonnes qu’ils totalisaient en octobre dernier.
L’aluminium repasse la barre des 2.000 dollars. Bonne performance pour le plomb qui consolide ses positions au-dessus des 2.000 dollars. Le zinc reste décevant et repasse sous la barre des 2.650 dollars.