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Métaux non-ferreux : l’aluminium dopé par ses fondamentaux
Posté par : Christophe Véron 13.10.2020 à 11h20
Le cours de l'aluminium a nettement progressé sur le London Metal Exchange (LME) pour atteindre un niveau plus vu depuis juillet 2019. Pour Daniel Briesemann, analyste de Commerzbank, cette hausse est liée « à l'augmentation des cas de Covid-19 en Malaisie, qui entraîne de nouveaux confinements à Port Kelang où se trouvent près de 60% des stocks d'aluminium du LME ». Par ailleurs, le département du Commerce américain a annoncé vendredi dernier qu'il allait imposer « immédiatement » des droits antidumping préliminaires sur les importations de tôles en alliage d'aluminium en provenance de 18 pays dont l'Allemagne, Bahrein, le Brésil, l'Espagne, l'Inde et l'Italie. L’aluminium chinois, déjà fortement taxé, n’est pas concerné. Enfin, histoire de consolider encore un peu le métal léger, l’arrêt d’une partie des activités du site espagnol de San Ciprian par Alcoa, au motif de « lourdes pertes » - la direction parle de 126 millions d’euros depuis 2018. Le groupe américain envisage une forte diminution de l’activité de fonderie au sein de l’usine, et le licenciement, d’ici la fin du premier trimestre 2021, de 530 personnes travaillant dans la production d’aluminium primaire. Une grève illimitée a été entamée.
Pour sa part le cuivre s’est hissé à un niveau plus vu depuis 3 semaines, boosté par une demande chinoise solide et par les menaces de grève au Chili. La fermeté de la consommation chinoise se reflète maintenant dans les cours et il est probable que la progression des cours ralentisse, a indiqué Kieran Clancy, chez Capital Economics, en précisant que l’évolution de la pandémie de coronavirus pourrait faire dérailler la demande. « Nous allons entrer dans une phase de raffermissement des cours plus graduelle et plus régulière » a-t-il estimé.
Parallèlement, aux Etats-Unis, après avoir créé l’émoi en milieu de semaine dernière en rejetant en bloc le plan anti-Covid de 2.200 milliards de dollars proposé par les Démocrates, Donald Trump a fait volte-face, se montrant favorable non pas à un projet global, mais à une série de mesures ciblées, notamment sur les PME (135 milliards pour la prise en charge du chômage technique) et les compagnies aériennes (25 milliards d’aides). Jeudi dernier, il s’est montré confiant sur un accord avec le Congrès. « La volte-face de Donal Trump concernant le plan d’aide, le repli du dollar et le retour des opérateurs chinois sont autant de facteurs qui poussent le cuivre à la hausse » a souligné Daniel Briesemann.
Autre facteur de soutien pour les métaux : la grève entamée dans la mine chilienne de Candelaria (cuivre, or, argent), détenue à 80 % par Lundin Mining. « Le mouvement de grève chez Lundin Mining ne devrait pas impacter la production mais le marché attend l’issue des discussions et veut savoir quelles seront les conséquences sur les négociations salariales à venir » a commenté Daniel Briesemann. « Il faut s’attendre à quelques secousses s’il y a des grèves au Chili », a indiqué un trader asiatique, en référence aux négociations salariales qui ont lieu au 4ème trimestre dans plusieurs grandes mines chiliennes d’une capacité de production cumulée d’environ 2,8 millions de tonnes.
Les autres métaux enregistrent également des gains. Le zinc progresse de 100 dollars à 2.355 dollars. Idem pour le plomb (1.289 dollars +50) et le nickel (15.250 dollars +500). L’étain n’est pas en reste à 18.300 dollars (+200 dollars).