cuivre aluminium LME
Métaux non-ferreux : équilibrisme
Posté par : Christophe Véron 23.11.2021 à 12h30
Le marché du cuivre est pour le moins mouvementé sur le London Metal Exchange (LME), balancé entre des réserves diminuées et des perspectives économiques mondiales qui s'assombrissent.
Il a touché la semaine dernière un plus haut depuis fin octobre à 9.773 dollars la tonne avant de reculer pour atteindre jeudi 18 novembre un plus bas depuis début octobre à 9.315 dollars, avant de remonter une nouvelle fois au-dessus des 9.700 dollars en ce début de semaine. « C'est le même scénario que la semaine dernière : des inquiétudes macroéconomiques pèsent sur le cours en début de semaine, mais les paris à la baisse sont liquidés en fin de semaine », a commenté Al Munro, analyste chez Marex Spectron.
Une recrudescence de la pandémie de Covid-19, qui a déjà poussé l'Autriche à annoncer un nouveau confinement, pèse en particulier sur le cuivre, composant industriel dont la demande varie avec la santé de l'industrie. Si d'autres pays adoptent des mesures similaires, l'économie mondiale pourrait en souffrir et la demande de métal rouge en pâtirait.
Autre raison pour les investisseurs d'hésiter : le premier producteur mondial de cuivre, le Chili, verra s’affronter le 19 décembre pour le second tour de l’élection présidentielle un candidat d’extrême droite et la gauche nationale. Si le favori des sondages, Gabriel Boric, à la tête d'une coalition de gauche, est élu [ce qui est loin d’être acquis car il arrive second à l’issue du premier tour], « il y a des spéculations sur une possible hausse des impôts sur les entreprises minières », ce qui pourrait peser sur la production à plus long terme, commente Ole Hansen, analyste chez Saxo Bank.
« L’heure est à la prudence. Le ralentissement du secteur de l’immobilier chinois est inquiétant et cela contribue au tassement des cours », a commenté Dan Smith, analyste chez Commodity Market Analytics. « Les stocks de cuivre sont bas, mais la production minière est en phase d’accélération. Nous allons passer d’un marché en déficit à un marché à l’équilibre dans les 3 à 6 mois à venir », estime l’analyste.
Sur une semaine, le métal rouge voit son cours lowest LME (LLME) passer de 9.645 dollars à 9.725 dollars. Une hausse marginale en dollars donc ,mais plus significative exprimée en euros puisque le métal rouge progresse de 8.475 euros à 8.641 euros, du seul fait du raffermissement du billet vert passé d’un mardi l’autre de 1.1368, à 1.1259 dollar pour un euro.
Aluminium : explosif
Les menaces de contraction de l’offre dopent l’aluminium. Le métal léger a progressé, toujours porté par les craintes de tensions sur l’approvisionnement ravivées par l’explosion dans une fonderie en Chine. Sur une semaine, les cours de l’aluminium à 3 mois ont culminé à un pic de 2.695 dollars (+70). « L’annonce de l’explosion a donné une forte impulsion aux cours de l’aluminium », a commenté un négociant, avant de préciser que la pérennité de ce mouvement haussier dépendrait de la durée des perturbations sur le site concerné. Les stocks d’aluminium du LME s’élèvent à 948.650 tonnes, soit environ la moitié de leur niveau de mars dernier.
Côté zinc, le métal profite de l’annonce faite par Glencore de mettre en sommeil l’une de ses lignes de production en Italie en raison de la flambée de l’énergie. L’arrêt concerne le site de Portovesmo d’une capacité annuelle de production de quelque 100.000 tonnes. Il débutera au plus tard fin décembre. Sur une semaine, le cours LLME gagne 170 dollars, à 3.366 dollars, un plus haut de deux semaines à Londres et de trois semaines à Shanghai.
En revanche le plomb efface ses gains de la semaine passée et reflue sous la barre des 2.300 dollars. L’étain caracole à 38.780 dollars (+1.300) ; tandis que le nickel repasse la barre des 20.000 dollars, à 20.600 dollars ce mardi (+1.100). L’or pâtit de la hausse du dollar.