cuivre zinc LME
Métaux non-ferreux : douche écossaise
Posté par : Christophe Véron 28.06.2022 à 11h30
Les cours des métaux industriels, en particulier le cuivre, accusent une forte baisse hebdomadaire, emportés par les craintes de récession mondiale, pendant que les fermetures en Chine continuent de nuire à la croissance et à la demande du plus grand consommateur mondial de ces métaux.
Le LME Index, qui intègre les cours de l'aluminium, du cuivre, du plomb, du nickel, de l'étain et du zinc échangés sur le LME, affichait 3.967,70 points lundi 27 juin, repassant sous la barre des 4.000 points pour la première fois depuis un an.
Vendredi 24 juin, le cuivre a touché son niveau le plus bas depuis février 2021, à 8.122,50 dollars la tonne sur la bourse des métaux de Londres. Le métal rouge a perdu près de 14% depuis le début de l'année.
Ole S. Hansen, analyste pour Saxobank, évoque notamment « la montée rapide des inquiétudes liées à la récession, associée à la lutte continue et prolongée de la Chine contre l’épidémie de Covid-19 » comme facteurs baissiers. Le métal rouge est ainsi très sensible à un potentiel ralentissement de l'activité économique, en particulier en Chine, grande consommatrice de métaux de base. Or, la réouverture progressive de la Chine repose sur des bases fragiles, le pays étant la dernière grande économie mondiale à maintenir une stratégie zéro Covid. Pour mémoire, jeudi 23 juin, Macao a annoncé une vaste campagne de dépistage et des mesures restrictives afin de lutter contre l'apparition ces derniers jours de cas de Covid-19, les autorités décidant de tout fermer à l'exception des casinos.
Autre facteur, de soulagement des cours cette fois : les salariés de l'entreprise publique chilienne Codelco, plus grand producteur de cuivre au monde, ont levé jeudi 23 juin une grève entamée la veille pour s'opposer à la fermeture d'une fonderie dans une zone industrielle polluée, baptisée le « Tchernobyl chilien ». La prolongation de cette grève « aurait pu entraîner une réduction de l'offre favorable aux cours », affirme l'analyste.
En attendant, sur une semaine le métal rouge voit son cours lowest LME passer de 9.000 dollars mardi 21 juin (8.557 euros) à 8.480 dollars (7.958 euros) mardi 28 au matin. Il a donc refait une partie du chemin perdu. Toutefois, « Il est difficile de prédire si ce rebond va s’inscrire dans la durée, cela dépendra de la capacité de l’économie mondiale à éviter la récession », souligne Gilles Coghlan, analyste chez HYCM.
Zinc : des stocks très bas
Du côté du zinc, la pression semble redescendre un peu, à la faveur de la hausse des stocks. La backwardation (écart entre les cours comptant et les cours 3 mois) a reflué à 135 $/tonne, après avoir dépassé la barre des 200 $/tonne lors de la séance précédente. Les disponibilités de zinc restent malgré tout source d’inquiétudes puisque 78 % des stocks du LME sont des cancelled warrants, et devraient donc quitter les entrepôts dans les semaines à venir. Sur une semaine le cours LME accuse un repli de 250 dollars, passant d’un mardi l’autre de 3.625 dollars (3.446 euros) à 3.378 dollars (3.171 euros).
L’aluminium tente de limiter ses pertes. Sur une semaine, il passe de 2.520 dollars (2.396 euros) à 2.475 dollars (2.322 euros). On ne peut pas en dire autant du nickel qui chute lourdement, à 23.423 dollars (21.977 euros), soit 2.000 dollars (1.900 euros) de baisse en cinq séances.
Le plomb sauve le seuil des 2.000 dollars (1.882 euros). Il en valait 2.080 (1.970 euros) la semaine dernière. Enfin, l’étain qui valait 31.250 dollars (29.600 euros) n’en vaut plus que 27.235 (25.555 euros) ce mardi.