cuivre aluminium nickel
Métaux non-ferreux : à hue et à dia
Posté par : Christophe Véron 13.07.2021 à 15h00
Le marché reste tiré à hue et à dia. En début de semaine, les craintes concernant les perspectives d’évolution de la demande chinoise ont assommé le cuivre, alors que la reprise économique de la Chine semblait marquer le pas. Les opérateurs soulignent qu’au cours des deux dernières semaines, le métal rouge a principalement évolué dans une fourchette d’échanges de 300 $. « La décision de la Chine de réduire les réserves obligatoires des banques, dans le but de soutenir son économie, a inquiété le marché dans la mesure où cela suggère que le pays cherche à relancer sa croissance », a réagi un négociant en cuivre. « La hausse du niveau des stocks est également synonyme de demande en berne », ajoute-t-il, faisant référence aux stocks du LME qui ont bondi de près de 40 % en 3 semaines. Cette abondance des stocks est d’ailleurs à l’origine de la position de contango qui existe actuellement entre le cuivre comptant et le cours 3 mois. A la clôture vendredi 9 juillet, il atteignait 37,30 dollars, un niveau plus vu depuis août 2018.
Mais dès mardi matin, les nouvelles semblaient plus rassurantes… La remontée des cours au 13 matin à Londres s’explique en grande partie par le rebond surprise des exportations chinoises en juin : celles-ci ont en effet enregistré un sursaut de 32,2 % sur un an, portées entre autres par les ventes de produits électroniques et pharmaceutiques. Il s’agit du rythme de progression le plus rapide des exportations chinoises depuis avril dernier. Et c’est beaucoup plus qu’attendu par les économistes qui anticipaient +23,1 % après la hausse de 27,9 % en mai. De leur côté, les importations chinoises ont progressé en juin de 36,7 % sur un an, c’est-à-dire beaucoup moins vite qu’en mai (+51,1 %). En conséquence, l’excédent commercial du géant asiatique est monté en juin à 51,3 milliards de dollars (43,2 milliards d’euros), pour 45,53 milliards en mai.
L'aluminium a titillé son précédent plus haut du 10 mai lundi, à 2.581,50 dollars la tonne sur le London Metal Exchange (LME), avant de refluer quelque peu sur le reste de la semaine dernière et attaquer celle-ci sur une base de 2.470 dollars. Il affiche néanmoins une hausse de 50% sur un an et conserve en ligne de mire son dernier coup de chaud du mois d'avril 2018, à 2.718 dollars la tonne. Le cours est soutenu après l'engouement suscité par la vente de 50.000 tonnes d'aluminium par les autorités chinoises en une journée à peine, rapporte Daniel Briesemann, analyste de Commerzbank, signe que la demande reste forte.
Par ailleurs, « le nickel pourrait être un bon investissement en cas d’inquiétudes sur la croissance. Le métal du diable sera en effet indispensable pour les batteries des véhicules électriques et le stockage d’énergie, et ce, quelle que soit la santé de l’économie, parce que la transition verte est inévitable », a expliqué Robin Bhar, analyste indépendant. En attendant, le Métal du diable enregistre une hausse hebdomadaire de 120 dollars, à 18.725 dollars.
Léger tassement pour le zinc, à 2.930 dollars (-20) ; idem pour le plomb, à 2.305 dollars (-10). L’étain fait bonne figure et gagne 400 dollars, à 32.100 dollars.