cuivre aluminium LME
Métaux de base : un goût du risque… modéré !
Panorama des métaux non-ferreux
Posté par : Christophe Véron 23.01.2024 à 11h40
Valse hésitation sur le marché des métaux non-ferreux. On sent toutefois poindre une timide orientation à la hausse qui trouve un début de justification dans ce d’aucuns appellent « une amélioration du goût du risque sur les marchés financiers »… Toutefois, « Les marchés dits risqués, comme ceux des métaux de base, présentent des signes techniques de survente, avec quelques signaux d’achat à court terme », note Al Munro, broker chez Marex, avant d’ajouter que cette trajectoire haussière pourrait ne pas s’inscrire dans la durée.
Prudent, le cours du cuivre avance à pas comptés sur le London Metal Exchange (LME). Sur une semaine, son cours lowest LME (LLME) enregistre ainsi un gain particulièrement modeste, à 8.300 dollars mardi matin (+20 dollars…).
Le cours du cuivre se maintient ainsi dans une fourchette particulièrement étroite, « les inquiétudes concernant la demande en Chine et dans le reste du monde continuant d'être compensées par la réduction des prévisions de production des mineurs, en raison notamment de la baisse de la qualité du minerai, des restrictions d'eau et de l'examen plus approfondi des nouveaux permis » dans les pays producteurs, a énuméré Ole Hansen, analyste chez Saxobank.
La Chine étant un important consommateur de métaux de base, les métaux industriels, et en particulier le cuivre, sont très sensibles à l'activité chinoise et aux perspectives de la demande du pays. L'analyste mentionne la « forte poussée vers l'électrification, notamment en Chine », comme facteur de soutien des cours, la demande pour le métal restant toujours résiliente.
Mais pour que le cours du cuivre s’apprécie, « le marché aura besoin de réponses aux questions concernant le calendrier et l'ampleur des futures réductions des taux (d'intérêts) américains », estime Ole Hansen, le métal étant connu pour refléter l'état de santé de l'économie mondiale.
Des mesures chinoises attendues
Un début de réponse est arrivé en début de semaine : le gouvernement chinois envisagerait de mobiliser 2 trillions de yuans pour lutter contre le déclin de la bourse. Lundi dernier, les autorités se sont engagées à prendre des mesures efficaces, y compris injecter des fonds à moyen et long termes, afin de restaurer la confiance sur le marché. Toutefois, selon des analystes, il est peu probable que les cours des métaux soient portés aux nues. « L’économie chinoise, dont la consommation a largement reculé, pèse sur les cours des métaux. La santé économique du pays va continuer d’orienter les tendances du complexe, ce qui devrait se traduire par des mouvements latéraux pour le moment, estimait mardi matin un courtier de Sucden Financial. La dynamique du jour sera surtout influencée par les changements anticipés de politique monétaire. On table sur un dollar fort ce trimestre, ainsi les métaux de base s’échangeront plutôt dans le bas de la fourchette de cours ».
Pour mémoire, les turbulences rencontrées par le secteur immobilier chinois et le tassement du secteur manufacturier mondial ont pesé sur les cours du cuivre et des autres métaux de base lors des 12 derniers mois. « Le marché immobilier chinois s’est affaibli à un rythme plus vu depuis plusieurs décennies. A l’échelle mondiale, nous sommes face au ralentissement de l’activité le plus long depuis plus de 40 ans », souligne Jay Tatum, de chez Valent Asset Management.
Dans ce contexte, les mouvements enregistrés sur les autres métaux se font également à la marge. L’aluminium HG abandonne une vingtaine de dollars, à 2.140 dollars mardi matin. Pour mémoire, le marché du métal léger, à l’instar du métal rouge, est particulièrement sensible aux perspectives de consommation dans le secteur du bâtiment. De ce point de vue, le marché nourrit des inquiétudes assez légitimes au regard des mises en chantiers en berne un peu partout dans le monde.
Le nickel gagne 150 dollars, à 16.000 dollars, sur fond d’un marché des inox plus porteur. Recul du zinc sous la barre des 2.500 dollars (-20). Le plomb en revanche repasse au-dessus des 2.100 dollars, à 2.140 dollars (+60). Enfin, l’étain gagne 300 dollars, à 25.800 dollars, alors que le marché s’attend à l’émergence de tensions sur les disponibilités.