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Les métaux russes ‘blacklistés’ du LME ?

Posté par : Christophe Véron 04.10.2022 à 11h10

Les cours des métaux industriels se sont repris en fin de semaine dernière à la Bourse des métaux de Londres (LME), après la confirmation d'une rumeur de marché selon laquelle le LME envisagerait l'interdiction des métaux russes. Jusque-là, les métaux de base poursuivaient leur baisse, subissant de plein fouet les craintes de récession mondiale qui pèsent sur la demande, dans un contexte de prix de l'électricité élevés, qui pèsent sur les fonderies des métaux, très énergivores.

              Le dollar a chuté en début de semaine sous l’effet d’une perte du côté du rendement des obligations du Trésor américain après la publication de donnés indiquant un ralentissement de la production qui suggère que le dernier relèvement des taux fait déjà effet. Pour les détenteurs d’autres devises, un dollar plus faible signifie des métaux moins onéreux.

« L’Asie est moins présente en l’absence des courtiers chinois, le marché est donc plus calme. Cela devrait continuer ainsi toute la semaine », estime Zenon Ho. De fait, le volume échangé demeure faible car la Chine, premier consommateur de métaux, célèbre la fête nationale toute cette semaine.

Autre fait marquant : le London Metal Exchange a confirmé jeudi 29 septembre, dans un communiqué signé par son PDG Matthew Chamberlain, étudier l'option de la publication d'un document recueillant l'avis du marché quant à « l'acceptabilité du métal russe sur le marché ». Selon la presse financière, le document intègrerait la possibilité d'interdire l'entrée de nouveaux métaux russes sur le marché, faisant craindre aux investisseurs une pénurie et poussant les cours vers le haut. « Aucune décision n'a encore été prise quant à la publication d'un tel document », précise le LME. Jusqu'à présent, le LME s'est conformé aux sanctions occidentales contre la Russie après l'invasion de l'Ukraine, qui ne s'appliquent pas pour le moment au commerce des métaux.

Sur le LME, « c'est surtout le cours du nickel qui a réagi, car la Russie est l'un des principaux fournisseurs des marchés mondiaux, avec près de 10% de la production et 15% des exportations mondiales », expliquent les analystes de Commerzbank. « Comme certaines entreprises occidentales boycottent de toute façon volontairement les importations de métaux en provenance de Russie, l'impact d'une éventuelle interdiction du LME pourrait s'avérer plus faible que prévu », tempèrent-ils néanmoins.

Il n’en demeure pas moins que, sur une semaine, le nickel ne fait  finalement que compenser ses pertes pour finir sur une note stable, son cours lowest LME (LLME) cotant autour des 22.000 dollars mardi matin.

Comme le nickel, l'aluminium est également dépendant des exportations russes, le groupe russe Rusal figurant parmi les premiers producteurs industriels d'aluminium au monde. L'aluminium, qui avait touché mercredi 28 septembre un plus bas depuis février 2021, à 2.080,50 dollars la tonne, a grimpé après la nouvelle, évoluant désormais à 2.275 dollars la tonne contre 2.165 dollars à la clôture sept jours plus tôt.

Côté cuivre, la tendance reste aux atermoiements. Le métal rouge est en effet balloté au gré des déclarations de la Fed US et de la publication de données macroéconomiques. Sur une semaine, il parvient toutefois à regagner du terrain, avec un gain de près de 200 dollars qui lui permet de refranchir la barre des 7.650 dollars. Le zinc gagne 50 dollars , à 2.975 dollars, soutenu par des arrêts d’usines. Le plomb en gagne une centaine et se rapproche des 1.900 dollars. Enfin, l’étain recule de 400 dollars, à 20.400.

 

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