cuivre aluminium LME
Les métaux renaissent de leurs cendres
Posté par : Christophe Véron 05.01.2021 à 14h50
L’an dernier aura-t-il été pour les métaux l’année du phénix qui renait de ses cendres ? Les cours des métaux industriels ont subi en 2020 les secousses de la pandémie de Covid-19 avant de se redresser, tirés par la demande en Chine, usine du monde, berceau de la pandémie mais seule grande économie à croître cette année selon les prévisions du Fonds monétaire international (FMI).
Le cuivre, souvent considéré comme un bon indicateur de la santé de l'économie mondiale - une utilisation qui lui vaut le sobriquet de "Dr Copper", ou Dr Cuivre - en est la parfaite illustration.
Le métal rouge, largement utilisé dans l'industrie notamment pour la confection de circuits électriques, a d'abord subi de plein fouet la diffusion rapide du Covid-19 en Chine puis le grippage des échanges mondiaux, tombant à 4.371,00 dollars la tonne le 19 mars sur le London Metal Exchange (LME), un cours plus vu depuis plus de quatre ans.
Mais les perturbations de l'offre, notamment chez les principaux pays producteurs que sont le Chili et le Pérou, et la reprise de la demande en Chine ont poussé les cours quelques mois plus tard à près du double, à 8.028,00 dollars le 18 décembre, une première depuis février 2013.
Le métal rouge finissait une année mouvementée à 7.833 dollars la tonne.
Les autres principaux métaux de base comme le nickel et l'aluminium ont connu cette année une trajectoire comparable et évoluent à des niveaux plus vus depuis respectivement un et deux ans.
En ce début 2021, les métaux industriels semblent rester bien orientés. Le cuivre change de mains autour de 7.930 dollars sur le LME mardi 5 janvier au matin, un niveau peu ou prou identique aux derniers officiels. Franchi en décembre dernier, le cap des 8.000 dollars est à nouveau en vue. Il pourrait être atteint, estime Anna Stablum (Marex Spectron), si les Démocrates parviennent à s’emparer du Sénat américain. De fait, aux Etats-Unis, le second tour des sénatoriales en Géorgie se tient aujourd’hui : or le scrutin est décisif pour déterminer qui des Démocrates ou des Républicains prendra le contrôle de la chambre haute du Congrès américain, et donner à Joe Biden des marges de manœuvre pour son mandat.
Belle performance du nickel
A noter la bonne performance du nickel qui repasse la barre des 17.000 dollars, un niveau qu’il n’avait pas atteint depuis le 21 décembre dernier. « Les tremblements de terre en Indonésie ont encouragé les achats de nickel mais il s’agit d’une réaction impulsive et je ne pense pas que les niveaux actuels peuvent durer dans le temps dans la mesure où la production n’est pas vraiment affectée » a commenté un négociant en nickel.
Aluminium, plomb, zinc et étain se contentent pour leur part d’évoluer dans des fourchettes assez étroites en ce début d’année
A noter que le complexe est aussi soutenu par la faiblesse du dollar, qui a reculé face aux autres devises de référence après la fixation du taux pivot du yuan à 6,4760 pour un dollar, soit 1 % de plus que la précédente fixation. Cette décision a alimenté l’appétit pour les devises les plus risquées.