cuivre aluminium LME
Les métaux primaires sous influence du billet vert
Panorama des métaux non-ferreux
Posté par : Christophe Véron 16.01.2024 à 12h00
Le marché reste dans l’expectative… L’ensemble du complexe attaquait cette semaine en baisse relativement modérée. Le renforcement du billet vert pèse sur les échanges. De plus, le maintien des taux par la banque centrale chinoise, alors qu’un assouplissement était attendu, renouvelle les craintes concernant la demande du premier consommateur mondial de métaux. « Les investisseurs doivent comprendre que 2024 pourrait être la première année, depuis 2020, où l’on constatera un ralentissement dans la plupart des grandes économies mondiales », a commenté Sandeep Daga, responsable au Metal Intelligence Centre. « La plupart des données américaines publiées cette année montrent une tendance macroéconomique plus baissière que prévu. Les attentes des investisseurs devront donc être revues, notamment par le biais d’un renforcement du dollar », a ajouté cet analyste.
Le cuivre fragilisé
Le cours du cuivre a fléchi la semaine passée sur le London Metal Exchange (LME), où il a souffert d'une demande moins importante venant de Chine, mais devrait rester soutenu à long terme avec des restrictions de l'offre à venir. Sur une semaine, le cours lowest LME du métal rouge s’est toutefois contenté de fluctuer dans une marge relativement étroite, autour des 8.300 dollars la tonne (7.580 euros)
« Les importations de cuivre raffiné ont connu une baisse nette de 6% sur un an en 2023 en Chine », selon les analystes d'ANZ. La demande chinoise est scrutée par les investisseurs, le pays étant un important consommateur de métaux de base. Les métaux industriels et en particulier le cuivre sont ainsi très sensibles à l'activité chinoise et aux perspectives de demande du pays.
« Un tableau mitigé de l'économie chinoise et des attentes plus modérées concernant une baisse des taux américains » ont également pesé sur les métaux de base, en particulier le cuivre, ajoute Thu Lan Nguyen, de Commerzbank.
En parallèle cependant, « le Chili a revu à la baisse ses prévisions de croissance de la production pour cette année et l'année prochaine, dans un contexte de baisse de la qualité du minerai, de restrictions d'eau et d'un contrôle accru sur les nouveaux permis d'exploitation », note Ole Hansen, de Saxobank. La combinaison d'inquiétudes en matière de restriction de l'offre et la demande accrue d'électrification pourraient soutenir les cours à long terme.
Zinc : à surveiller
De son côté, le zinc a bondi lundi dernier à 2.615 dollars, un niveau inédit depuis le 3 janvier dernier, après l’annonce par Nyrstar de l’arrêt des opérations sur son site de Budel (Pays-Bas), à partir de la seconde quinzaine de janvier. Les négociants estiment que cette décision s’explique par le niveau élevé des coûts de l’énergie. Ils avertissent que les conditions de marché difficiles pourraient, à terme, générer des tensions sur l’offre. La capacité de production du site néerlandais s’élève à 315.000 tonnes de zinc. L’offre mondiale totale est estimée à environ 14 millions de tonnes cette année.
Sur une semaine, le cours lowest LME du zinc reste toutefois relativement stable, autour des 2.515 dollars (+15).
Plomb : resserrement de l’offre
Sur les marchés asiatiques, le plomb tire son épingle du jeu, soutenu par un resserrement de l’offre chinoise en raison d’opérations de maintenance dans la production primaire, et d’une baisse de la production secondaire, en raison de considérations environnementales, a indiqué Jinrui Futures dans un rapport. A Londres, son cours lowest gagne une cinquantaine de dollars à 2.087 dollars.
Pour sa part, le cours de l’aluminium s’affiche en léger repli, à 2.157 dollars mardi (-140). D’aucuns voient cette baisse comme la conséquence des inquiétudes des investisseurs pour 2024, notamment dans le secteur de la construction, durablement affecté par le niveau des taux et l’inflation.
L’étain gagne pour sa part près de 250 dollars sur cinq séances, à 24.500 dollars.