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cours des métaux

cuivre aluminium LME

Les fondamentaux restent très fragiles

Posté par : Christophe Véron 24.05.2022 à 10h50

Les cours des métaux industriels, en particulier l'aluminium, le cuivre et le zinc, se sont redressés en fin de semaine à la Bourse des métaux de Londres (LME), soutenus par une baisse du dollar et l'atténuation des mesures sanitaires en Chine. Cette remontée est toutefois encore extrêmement fragile si l’on en juge par les multiples prises de bénéfices opérées dès ce mardi, notamment sur le marché du cuivre.

« Les cours ont été soutenus par l'assouplissement prochain des restrictions liées au coronavirus à Shanghai et par la faiblesse du dollar américain », estime Daniel Briesemann, analyste chez Commerzbank. Un dollar moins fort permet aux investisseurs utilisant d'autres devises d'avoir un pouvoir d'achat plus élevé. Le marché de l'aluminium s'est « sensiblement resserré », assure l'expert. Preuve de l'augmentation de la demande, les stocks du LME se situent « à leur plus bas niveau depuis novembre 2005 », avec seulement 500.000 tonnes d'aluminium entreposées. « Le redressement des cours des métaux semble reposer sur des bases fragiles », fait toutefois valoir Daniel Briesemann. Pour l'analyste, les inquiétudes quant à la demande venant de Chine, très grand consommateur de métaux industriels, sont toujours présentes. La Chine a dû faire face ces derniers mois à une résurgence de la pandémie qui touche à des degrés divers plusieurs endroits du pays. « Bien que Shanghai sorte peu à peu du confinement, la capitale Pékin pourrait être sur le point d'y entrer car les cas de Covid continuent d'y augmenter », affirme-t-il.

Par ailleurs, sur un plan plus géostratégique, la tension est montée d’un petit cran hier entre les Etats-Unis et la Chine au sujet de Taïwan, le président américain Joe Biden, à Tokyo depuis dimanche, ayant assuré que son pays défendrait militairement l’île si elle était attaquée par son voisin.

Sur le London Metal Exchange, la tonne d'aluminium pour livraison dans trois mois s'échangeait au dessus des 2.900 dollars ce mardi matin, soit une modeste progression de 50 dollars sur une semaine.

 

Cuivre : une consolidation fastidieuse

En début de semaine le cuivre s’est propulsé à un niveau plus vu depuis plus de 2 semaines. « Les cours tiennent compte des facteurs baissiers, et sont entrés dans une phase de consolidation », a souligné Tom Price, analyste chez Liberum, faisant référence à la flambée de la demande après la levée des confinements, la guerre en Ukraine et la hausse des taux d’intérêt américains. Même si la Chine assouplit ses restrictions sanitaires et essaie de relancer la croissance, la période la plus forte en termes de demande, c’est-à-dire le deuxième trimestre, est terminée, ajoute l’analyste. « Les mesures de relance chinoises porteront leurs fruits en 2023 », estime-t-il. Parallèlement, les stocks de cuivre des entrepôts du LME ont chuté, et totalisaient en début de semaine 171.075 tonnes, dont 46 % sont des cancelled warrants, du métal prêt à être livré, ce qui suggère que les stocks devraient encore baisser dans les jours à venir. Pour mémoire, entre début mars et mi-mai, le cuivre a chuté de près de 15 %, miné par les craintes de ralentissement de la demande chinoise d’une part, et de récession à l’échelle mondiale, d’autre part.

Du côté des autres métaux, les mouvements s’effectuent en ordre dispersé. D’un mardi l’autre le nickel gagne à peine 350 dollars, 26.580 dollars. L’étain reste très stable autour des 34.000 dollars. Le zinc progresse de 70 dollars à 3.750 dollars, tandis que le plomb en gagne 60, à 2.175 dollars.

L’or recouvre quelque couleur puisque le dollar s’affaiblit. La volatilité des marchés et la crainte d’une récession mondiale ravivent également l’intérêt des investisseurs pour le métal jaune.

 

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