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Le zinc flirte avec son sommet historique

Posté par : Christophe Véron 12.04.2022 à 11h50

Pas mal d’incertitudes sur le marché des métaux, qui s’inquiète des conséquences du retour de la pandémie de Covid en Chine où le ministère de la Santé a fait état mardi 12 avril de plus de 23.000 nouveaux cas positifs à Shanghai. Ces chiffres sont très élevés pour le pays, un des derniers au monde à appliquer une stratégie zéro Covid — stratégie qui passe notamment par des mesures de confinement dès l’apparition de quelques cas.

« La hausse du dollar et la situation épidémique en Chine sont les principaux facteurs qui pèsent sur les métaux industriels en ce moment, explicite Jigar Trivedi, analyste matières premières chez le broker indien Anand Rathi Shares. Cependant, si l’on se fie à l’état des stocks conservés dans les entrepôts du LME, à celui de la demande, qui a renoué avec les niveaux d’avant-Covid, ainsi qu’à la hausse des coûts de l’énergie provoquée par la crise entre l’Ukraine et la Russie, les perspectives sont positives pour les métaux ‘new age’, notamment ceux qui à l’instar de l’aluminium, du zinc et du cuivre, sont utilisés dans la fabrication des batteries. »

En attendant, le marché s’est focalisé sur le zinc ces derniers jours après que le métal a atteint son plus haut historique la semaine dernière, à 4.435 dollars. Depuis, le métal a perdu un peu de sa superbe, à 4.305 dollars ce mardi. « Les fonderies de zinc européennes sont déjà confrontées depuis des mois aux prix élevés de l'énergie qui font grimper leurs coûts de production », explique Daniel Briesemann, analyste de Commerzbank.

Si des fonderies européennes avaient déjà annoncé en octobre qu'elles réduisaient leur production en conséquence, M. Briesemann estime qu'il « existe également un risque latent que d'autres fonderies réduisent leur production » à leur tour. « Le marché du zinc est très tendu, même sans nouvelle réduction de la production », poursuit-il. Commerzbank signale également une baisse continue des stocks de zinc dans les entrepôts du LME, qui sont désormais tombés à leur plus bas niveau depuis juillet 2020. « Tout porte à croire que le cours du zinc restera à un niveau élevé pour le moment », conclut l'analyste.

 

L’aluminium chute

L’aluminium a chuté à son plus bas niveau depuis plus de 3 semaines lundi matin, plombé par les craintes de ralentissement de la demande générées par les mesures de confinement en Chine. Le métal léger a ainsi touché un creux à 3.257,50 dollars la tonne, un niveau plus vu depuis le 17 mars dernier, avant de reprendre un peu de terrain. « Certains investisseurs choisissent sans doute d’empocher leurs bénéfices au regard des restrictions liées au contexte sanitaire qui pèsent sur la demande chinoise en aluminium. De plus, les fonderies de la province de Yunnan ont rapidement relevé leurs niveaux de production », commente Wenyu Yao, analyste chez ING. Pour mémoire, la Chine est le plus gros producteur mondial d’aluminium, avec environ 58 % de l’offre totale, soit près de 68 millions de tonnes l’année dernière. Reste que le niveau des stocks de métal léger, à Londres comme à Shanghai, est bas, ce qui devrait contribuer à soutenir les cours, estiment des analystes.

Côté cuivre, le marché joue également la prudence avec des prises de bénéfices assez régulières. Sur une semaine, le cours lowest LME (LLME) du  métal rouge abandonne tout même près de 200 dollars, à 10.200 dollars mardi en matinée.

Le nickel connait lui aussi quelques embardées, avec un cours LLME un peu au-dessus des 33.000 dollars ; donc en retrait de près de 700 dollars sur cinq séances. Le plomb repasse pour sa part sous la barre des 2.400 dollars (-20 dollars) ; tandis que l’étain perd 1.300 dollars, à 43.250 dollars d’un mardi l’autre.

 

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