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Métaux non-ferreux : le moral dans les chaussettes

Posté par : Christophe Véron 31.10.2022 à 16h00

Le marché des métaux aborde le mois de novembre avec le moral dans les chaussettes. Sur une semaine la plupart des métaux enregistrent des baisses liées à plusieurs facteurs concomitants : récession dans les grands pays occidentaux et grosse déception quant à un rebond de l’économie chinoise à court terme ; en l’occurrence, l’augmentation du nombre de cas de contamination au Covid-19 dans l’Empire du Milieu, ainsi que la publication de données décevantes concernant la production industrielle. L’indice PMI (purchasing managers’ index) chinois est passé de 50.1 en septembre à 49.2 en octobre. Pour mémoire, on considère que la barre de 50 sépare la croissance économique du repli. Ces deux éléments font craindre une baisse de la demande de la part du 1^er consommateur de métaux au monde.

Cerise sur le gâteau, alors que nous mettons sous presse, le marché attend les annonces de la Fed et d’autres banques centrales dans le courant de cette semaine. Le dollar s’est de nouveau affermi et les dernières données de consommation indiquent la persistance d’une pression inflationniste qui refroidit l’espoir de voir la Fed adoucir sa politique monétaire.

Pour ce qui concerne le cours du cuivre, celui-ci a fléchi sur la semaine, affecté par les craintes de récession mondiale qui pèsent toujours sur les métaux de base, en érodant la demande. En zone euro par exemple, la Banque centrale européenne (BCE) prévoit une croissance de seulement 0,9% l'an prochain, mais un scénario pessimiste table sur une récession de 1%.

Toutefois, les cours du cuivre pourraient remonter avec des tensions à venir du côté sur l'offre du Chili, grand pays producteur, qui envisage un projet de loi pour taxer sa production de cuivre. Selon les analystes de Commerzbank, « cette législation pourrait rendre moins compétitifs les producteurs de cuivre du pays ». « Les experts craignent que les investissements dans le secteur soient moins importants, ce qui entraînerait une baisse des capacités de production à l'avenir », et ainsi une montée des cours, expliquent les analystes de Commerzbank.

En attendant, « les investisseurs vendent leurs positions longues après avoir espéré un rebond plus durable des cours en milieu de semaine, mais qui ne s’est pas matérialisé. Le marché attend maintenant un indice sur la direction à venir », souligne Ole Hanse, analyste chez Saxo Bank. D’après lui, le cuivre va trouver un plancher à 7.580 dollars, mais s’il l’enfonce, il pourrait dévisser jusqu’à 7.350 dollars. « Les perspectives de reprise économique chinoise continuent d’être repoussées, ce qui renforce les incertitudes concernant la demande », explique-t-il.

Aluminium : attention aux stocks

Sur une semaine, le cours de référence de l’aluminium fait preuve d’une fragile stabilité, un peu en-dessous des 2.200 dollars. Une véritable performance, si l’on considère que ses stocks continuent de se renflouer à la bourse de Londres : ils ont grimpé d’environ 80% au cours des trois dernières semaines à un sommet de six mois, à 587.100 tonnes.

Belle performance du plomb, porté par l’annonce de Bloomberg Commodity Index qui va l’intégrer dans le calcul de son indice. Sur une semaine, le métal mou gagne près de 140 dollars et repasse au-dessus des 2.000 dollars. Le nickel fluctue à la marge avec une petite perte de 300 dollars, à 21.780 dollars. Le zinc est en revanche proportionnellement plus atteint puisqu’il perd 170 dollars pour venir flirter dangereusement avec le seuil des 2.700 dollars. Enfin, l’étain perd 600 dollars, à 17.470 dollars.