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Le métal léger s'envole

Posté par : Christophe Véron 11.01.2022 à 11h15

Le cours de l'aluminium a résisté au marasme qui pesait sur ceux de la majorité des métaux industriels et s'est hissé dès la fin de la semaine dernière à son plus haut niveau depuis plus de deux mois, alors que l'offre est perturbée par le coût élevé de l'électricité. Le métal léger est porté par la baisse de la production dans les fonderies européennes et par le repli des stocks — ces derniers évoluent à leur plus bas depuis novembre 2021 dans les entrepôts du ShFE, et sont en retrait de plus de 50 % depuis mars dans ceux du LME. La tonne d'aluminium se rapproche désormais de la barre psychologique des 3.000 dollars la tonne sur le LME. Sur une semaine, son cours de référence LME est passé de 2.820 à 2.915 dollars.

« L'aluminium est un des métaux qui demande le plus d'énergie pour être produit, donc les perturbations des chaînes d'approvisionnement profitent au cours », explique M. Hansen. Déjà, en 2021, « il y avait un déficit de l'offre sur le marché, et les réserves du LME ont reculé nettement de mars à décembre », remarque Bjarne Schieldrop, analyste chez SEB. Et en 2022, la Chine, premier consommateur mondial de métaux industriels, « devrait devenir un importateur net alors qu'elle était jusqu'à présent un exportateur d'aluminium », ajoute M. Schieldrop.

En 2021, les cours ont grimpé de 42 %, ils avaient culminé à un pic de 13 ans en octobre, à 3.229 $. Les prix de l’énergie se sont envolés en Europe et en Asie, et d’autres fonderies pourraient devoir arrêter la production d’ici le printemps, ce qui aurait pour conséquence de faire grimper davantage les cours du métal léger, d’après Daniel Briesemann, analyste chez Commerzbank. Toutefois, « les cours devraient se replier à la sortie de l’hiver, lorsque l’offre s’étoffera », estime l’analyste. Les stocks on-warrant d’aluminium sur le LME ont chuté à 536.175 tonnes, un creux plus vu depuis 2005, à comparer au niveau du 14 décembre dernier, de 861.800 tonnes. L’énergie représente généralement environ 40 % des coûts des fonderies. « Environ 650.000 tonnes de capacité sont à l’arrêt actuellement, 900.000 tonnes supplémentaires sont susceptibles d’être fermées en raison des prix de l’énergie », avertissent les analystes de Bank of America.

 

Le nickel dopé par les VE

A noter qu’en début de semaine le nickel a touché des pics plus vus depuis plus de deux mois sur le LME, dopé par la demande du secteur des véhicules électriques (VE) qui fait reculer les stocks de la bourse londonienne. « Les stocks de nickel des entrepôts du LME fondent car ils sont utilisés pour fabriquer du sulfate de nickel, destiné aux batteries de véhicules électriques », explique Wenyu Yao, analyste chez ING.

La demande pour les véhicules électriques est particulièrement forte en Chine, où Volkswagen, Toyota et Tesla augmentent leur production. Les stocks de nickel des entrepôts du LME totalisent actuellement 99.954 tonnes, ils ont chuté de 62 % depuis avril 2021. Sur une semaine, le métal du Diable gagne une centaine de dollars et se rapproche des 20.800 dollars.

Côté cuivre les opérateurs restent dans une certaine expectative. Sur une semaine le cours est relativement stable ; entre 9.500 et 9.600 dollars. Les prises de bénéfices sont toutefois très rapides quand le métal rouge a des velléités haussières. C’est dire un certain manque de confiance des opérateurs, soulignent la plupart des observateurs qui considèrent que la fermeté du dollar et les perspectives de hausse des taux aux USA sont un frein à sa progression.

Zinc et plomb évoluent plus ou moins à la marge sur une semaine. L’étain enregistre une progression de 1.000 dollars, à 39.700 dollars.

 

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