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cuivre aluminium LME

Le marché révise son pessimisme à la hausse

Posté par : Christophe Véron 27.09.2022 à 12h45

Alors que les banques centrales relèvent leurs taux d’intérêt pour tenter de mettre fin à l’inflation, les perspectives économiques mondiales s’affaiblissent, menacent la demande en métaux et rendent les placements risqués moins attractifs. Les déclarations de l’OCDE se sont révélées plutôt alarmantes, puisque l’organisation a indiqué que le ralentissement de la croissance mondiale entraîné par la guerre en Ukraine risquait d’être plus important que prévu et qu’aucun pays ne serait épargné.

Dans ce contexte déprimé, auquel vient se superposer un manque de visibilité très handicapant pour les investisseurs et les entreprises, les cours de l'aluminium ont touché un plus bas depuis plus de 18 mois vendredi 25 septembre, baissant sur la semaine avec les craintes croissantes concernant la santé de l'économie mondiale qui freine la demande en métaux de base.

Vendredi 25 septembre, le cours du métal léger a touché les 2.158 dollars la tonne, un plus bas depuis mars 2021. Ce mardi 27, il frôlait les 2.100 dollars, en baisse de plus de 150 dollars sur une semaine.

L'International Aluminium Institute fait état d'une légère baisse de la production en Europe de l'Ouest et en Amérique du Nord en août par rapport à juillet, selon le dernier rapport publié mardi, là « où les coûts élevés de l'énergie affectent particulièrement les fabricants d'aluminium », expliquent les analystes de Commerzbank.

Les fonderies d'aluminium requièrent en effet un volume d'électricité particulièrement élevé. L'énergie est la composante de coût la plus importante dans la production d'aluminium.

Mais cette baisse de production a été compensée par une augmentation dans d'autres parties du globe, notamment en Asie. Dans l'ensemble, la production mondiale a légèrement augmenté en août par rapport à juillet.

« Pour l'instant, le marché de l'aluminium reste largement approvisionné », commentent les analystes de Commerzbank, « ce qui fait que les risques de baisse du cours de l'aluminium prédominent compte tenu des inquiétudes croissantes sur la demande ».

Cependant, « il existe toujours un risque que les arrêts de production liés à la canicule augmentent dans la région chinoise du Yunnan », dont la production est estimée à 1/8 de la production totale d'aluminium de la Chine, tempère Commerzbank.

 

Cuivre : des stocks confortables

Bien évidemment le cuivre est lui aussi affecté par l’ambiance délétère du moment. Dans les entrepôts agréés par le LME, les stocks de cuivre sont au plus haut depuis le mois d’août, à 129.000 tonnes. Les quatre principales fonderies chinoises de cuivre ont relevé leurs frais de traitement et de raffinage pour le quatrième trimestre 2022, les portant à un pic de 5 ans. Les stocks de concentré de cuivre devraient bientôt dépasser les capacités de fonte. Ceci combiné à la forte hausse du dollar et aux perspectives moroses, le cuivre n’a d’autre choix que de baisser. Sur une semaine, il essuie ainsi une perte de 350 dollars qui ramène son cours lowest LME (LLME) sous la barre des 7.300 dollars lundi 26 septembre, au plus bas depuis le 21 juillet dernier, pour ensuite péniblement se redresser à 7.400 dollars.

Les autres métaux signent également de piètres performances. Le nickel abandonne 3.000 dollars et passe sous les 22.000 dollars ; le plomb en cède 30 à 1.865 dollars, le zinc 250, à 2.935 dollars. Enfin l’étain reste quasiment stable, à 20.650 dollars (-350).

A noter que l’or n’est pas épargné et se négocie à son plus bas niveau depuis deux ans et demi.

 

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