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cours des métaux

cuivre aluminium nickel

Le marché craint une hausse des taux U.S.

Posté par : Christophe Véron 25.01.2022 à 10h30

Les prises de bénéfices, en début de semaine sur les marchés de Londres (LME) et de Shanghai (ShFE), alors que se profilait ce mardi la réunion du comité de politique monétaire de la Fed, ont pesé sur les cours. « Le mouvement d’aversion au risque, lié aux craintes de hausse des taux de la Fed, pèse sur les métaux de base », a commenté Tom Mulqueen, analyste chez Amalgamated Metal Trading. « Les métaux, et plus particulièrement le nickel, se sont montrés robustes ces deux dernières semaines, l’heure est maintenant à la consolidation », ajoute-t-il. Les banquiers de la Fed ont déclaré que les hausses des taux débuteraient probablement dès le mois de mars, ce qui a contribué à raffermir le billet vert, rendant de fait les matières premières, libellées dans cette devise, plus onéreuses pour les détenteurs d’autres devises.

 

Volatilité du nickel

Généralisées à l’ensemble du complexe, ces prises de bénéfices ont été particulièrement marquées pour le nickel, dont les cours font preuve d’une extrême volatilité ces derniers jours : le métal du diable, après avoir dévissé de 6,8 % lundi 24, perdait encore 1,62 % sur le LME ce mardi, à 22.040 dollars. Rappelons qu’il a touché la semaine dernière son plus haut depuis août 2011, à 24.435 dollars. La correction est très forte aussi sur le ShFE, où le contrat le plus négocié (échéance mars) a chuté en cours d’échanges de sa limite quotidienne autorisée (8 %), à 163.460 yuans (25.823,88 dollars) la tonne — lundi dernier, le même contrat a établi un nouveau record à la hausse (180.000 yuans). Le nickel fait visiblement l’objet de mouvements spéculatifs car, du point des fondamentaux, rien n’a véritablement changé ces deux derniers jours : « Les stocks mondiaux de métal affiné sont à des niveaux très bas et continuent de reculer », rappelle une note de Huatai Futures.  De fait, les stocks de nickel ont chuté de 65 % depuis avril dernier. On notera au passage que les stocks d’aluminium et de cuivre, ont dévissé de, respectivement, 56 % et 60 %.

 

L’aluminium tient bon

Le cours de l'aluminium, qui avait atteint un plus haut depuis 2008 en tout début de semaine dernière, est resté solide, évoluant un peu en dessous des 3.000 dollars la tonne sur le London Metal Exchange (LME).

« La plus forte croissance de la demande depuis plus de dix ans, les réductions de production dans le sud de la Chine et le coup d'État en Guinée (grand producteur de bauxite, minerai qui est transformé en aluminium, ndlr) » sont toujours à l'œuvre, estime Martin Jackson, de CRU Group.

L'aluminium a entamé une régulière et forte remontée depuis un plancher heurté en avril 2020, au début de la pandémie de Covid-19. Son cours a depuis été multiplié par deux.

 

Tensions sur l’offre en étain

L'étain était également bien orienté cette semaine, atteignant vendredi un nouveau record historique à 36.830 dollars la tonne « en raison des inquiétudes concernant l'offre, après que des fonderies de Hubei ont suspendu leur production en début de semaine », rapporte Anna Stablum, de Marex Spectron.

Le cuivre n’a pas échappé à l’aversion au risque qui s’empare des marchés boursiers et ce, en dépit du recul continu des stocks. Le métal rouge réussit toutefois à ‘sauver les meubles’ puisque qu’il parvenait à se maintenir au-dessus des 9.600 dollars à l’heure où nous bouclons ce numéro. Même constat pour le zinc qui grapille même 40 dollars sur une semaine, à 3.575 dollars. Le plomb est stabilisé autour des 2.350 dollars.

 

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