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cuivre aluminium LME

La [prochaine] hausse des taux pèse sur les cours

Posté par : Christophe Véron 11.10.2022 à 12h30

Les inquiétudes relatives à l’évolution de  l'économie mondiale continuent à peser sur l’ensemble des métaux. Toute la semaine dernière, les volumes ont été limités par la fermeture des places de cotation en Chine en raison de la fête nationale. Après être monté jeudi 6 octobre à 7.879 dollars la tonne sur le London Metal Exchange (LME), un sommet depuis mi-septembre, le cours du métal rouge est repassé dans le négatif. « Quand le Dr Copper va mal, ce n'est pas bon signe », rappelle Fawad Razaqzada, analyste chez City Index. Selon lui, « le cuivre souffre du ralentissement économique mondial, entre inflation galopante et volonté de la Réserve fédérale américaine (Fed) de faire atterrir en douceur l'économie » des Etats-Unis. Les interventions de différents membres de la Réserve fédérale américaine, avertissant de nouvelles hausses de taux à venir, ont ravivé les craintes des investisseurs d’un basculement de l’économie en récession. « Les chiffres de l’emploi américain [meilleurs que prévus, donc susceptibles d’alimenter l’inflation-ndlr]  publiés vendredi semblent avoir confirmé les attentes de nouvelle hausse des taux d’intérêt », prévient ainsi un opérateur. « Tout est au ralenti. L’effet qu’auront les hausses de taux d’intérêt sont indiscutables. Nous voyons déjà certaines entreprises geler leur recrutement », s’alarme de son côté John Meyer, directeur de la recherche chez SP Angel, à Londres.

Pour autant, le sommet atteint jeudi 6 octobre était pour sa part dû aux fondamentaux du marché du cuivre : « les compagnies minières peinent à atteindre leurs objectifs de production à travers le monde », note Ole Hansen, analyste chez Saxo Bank.

A contrario, les stocks de cuivre dans les entrepôts du LME, qui totalisent actuellement plus de 145.000 tonnes, sont en hausse de 40 % depuis le 15 septembre dernier. Néanmoins, le rebond des cancelled warrants, le métal prêt à être livré, de 4.8 % du total jeudi dernier, à 8.4 % lundi 10, ravive quelque peu les craintes de tensions sur l’approvisionnement. D’après les négociants, c’est l’une des raisons qui justifierait la remontée des cours du métal rouge.

On notera également que le métal rouge a reçu un début de soutien après l’annonce par le Chilien Cochilco, N°1 mondial, de son intention de fermer l’une de ses mines à ciel ouvert dans le nord du pays.

Dans ce contexte incertain, le retour des investisseurs chinois sur le marché pourrait redonner une direction forte aux cours. Toutefois, la Chine, qui cherche activement à relancer son économie, peine à faire apparaître une amélioration de ses indicateurs économiques. Les enquêtes auprès des directeurs d’achat dans le secteur manufacturier ont montré une contraction plus rapide que prévu. « L’industrie en Chine est un indicateur clé de la demande en métaux », note un négociant en métaux. Force est donc de constater que cette embellie se fait quelque peu attendre, le cours ce mardi 11 octobre peinant  à sauvegarder le seuil des 7.500 dollars.

Exception faite de l’étain qui parvient à se maintenir autour des 20.000 dollars et du plomb qui flirte avec les 2.000 dollars (+150), tous les autres métaux s’inscrivent dans le sillage du cuivre, enregistrant des fluctuations plus ou moins importantes. Le zinc, qui avait bien progressé la semaine précédente, a en particulier fait l’objet de prises de bénéfices qualifiées de « techniques » par certains observateurs ; il tombe à  2.900 dollars (-70) Sur le marché on signale également des prises de bénéfices assez significatives sur le nickel qui parvient toutefois à sauver les meubles, à 22.120 dollars (+800). Enfin, l’aluminium HG n’est pas épargné, avec un recul d’une soixantaine de dollars, à 2.200 dollars mardi matin.

 

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