cuivre nickel aluminium
La parité eurodollar donne le La
Posté par : Christophe Véron 07.11.2023 à 11h15
Une fois de plus le marché des métaux a été tiré à hue-et-à-dia par le billet vert dont la parité avec l’euro connait quelques soubresauts, rendant les achats de métaux plus ou moins onéreux pour les consommateurs. Cette nervosité du billet vert –donc des marchés - se justifiait par l’attente d’une déclaration de Jerome Powell, le président de la Réserve Fédérale US, annoncée pour ce mardi. De plus, la publication de données économiques chinoises est également attendue afin de juger de la croissance économique du premier consommateur mondial de métaux.
Le cuivre avait pourtant bien démarré la semaine, se hissant sur un pic d’un mois après que le premier ministre chinois, Li Qiang, a déclaré que le pays allait ouvrir son économie et que les importations de biens et services atteindraient 17.000 milliards de dollars dans les cinq années à venir. « Peu importe comment le monde change, le rythme de l'ouverture de la Chine ne faiblira pas et sa détermination à partager des opportunités de développement avec le monde ne changera jamais », a-t-il affirmé lors de l'Exposition internationale d'importation de Chine, à Shanghai. Pour l’heure, les acteurs du marché scruteront les indicateurs chinois attendus dans les jours à venir, notamment les chiffres des importations et exportations, pour tenter d’y voir des indices sur les perspectives des métaux de base.
Aucune tension sur l’offre ne se fait sentir sur l’approvisionnement immédiat en cuivre, comme l’illustre la position de contango entre le cours comptant et le cours 3 mois, qui s’élève à 81 $/tonne, soit son plus haut niveau depuis plus de 30 ans.
Sur une semaine le cours lowest LME (LLME) du métal rouge progresse d’une cinquantaine de dollars, cherchant à se maintenir autour des 8.100 dollars.
Le Métal du Diable voué aux Enfers ?
Le nickel a poursuivi sa baisse la semaine passée, touchant un nouveau plus bas depuis plus de deux ans, dans un contexte d'approvisionnement solide, notamment depuis l'Indonésie, et de demande morose.
Jeudi 2 novembre, le métal a en effet atteint un plus bas depuis octobre 2021, à 17.885 dollars la tonne, bien loin de ses sommets stratosphériques atteints au début de la guerre en Ukraine. « Alors que non seulement le zinc, mais aussi le cuivre et l'aluminium ont pu regagner du terrain ces derniers temps, le cours du nickel reste faible », note Thu Lan Nguyen, de Commerzbank.
Le cours du métal sur le London Metal Exchange (LME) est en effet en baisse presque constante depuis début 2023. Sur l’année, le nickel a perdu près de 40%. « Cela suggère qu'un scepticisme considérable demeure quant aux perspectives de la demande, alors que le soutien est récemment venu principalement du côté de l'offre », explique-t-elle. La « solide croissance de l'offre en Indonésie » garantit en effet toujours un approvisionnement abondant en nickel, selon l'analyste.
Pour les analystes d'ANZ, les métaux comme le nickel « semblent susceptibles de rester sur-approvisionnés à court terme, ce qui devrait maintenir les cours à la baisse ». Le cours LLME se négociait à 17.700 dollars mardi matin, en recul de 100 dollars sur une semaine.
L’aluminium tiraillé
Côté aluminium, là encore les nouvelles sont mitigées. Le cours LLME abandonne une soixantaine de dollars sur une semaine, à 2.165 dollars ce mardi. Il est toutefois en hausse sur les marchés asiatiques, notamment sur le ShFE, à Shanghai, où il atteint son meilleur niveau depuis le 28 septembre, sur fond d’inquiétudes quant à l’évolution de l’offre dans la province chinoise du Yunnan, où les fonderies réduisent la production en raison de la baisse des ressources hydroélectriques pendant la saison sèche.
Cette dernière devrait également affecter la production de zinc dans la région. Son cours LLME progresse d’ailleurs d’une centaine de dollars à 2.538 dollars, entraînant dans son sillage son compère le plomb qui gagne 50 dollars, à 2.165 dollars. Enfin, l’étain abandonne 450 dollars, à 24.075 dollars.