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Métaux non-ferreux : la Chine stoppe net les velléités haussières

Posté par : Christophe Véron 15.06.2021 à 10h50

Certains avaient beau l’avoir anticipée, la douche est sévère ; essentiellement sur le marché du cuivre. « On entend que les autorités chinoises vont bientôt déstocker des métaux depuis les réserves nationales dans le but de refroidir les cours des matières premières », relatait en fin de semaine dernière Daniel Briesemann, analyste de Commerzbank.  De fait, les autorités chinoises ont sonné la fin de la récréation en ce début de semaine, faisant plonger durement le métal rouge qui repasse très nettement sous la barre des 10.000 dollars, à 9.650 dollars à l’heure où nous écrivons ces lignes.

La flambée des matières premières depuis le début de l'année s'est par exemple traduite par une hausse des prix à la production en Chine le mois dernier, à son niveau le plus élevé en près de treize ans, selon des chiffres officiels publiés mercredi 9 juin. L'indice PPI, qui mesure le coût des marchandises sorties d'usine, a connu une augmentation de 9% sur un an le mois dernier, d'après le Bureau national des statistiques (BNS). Il s'agit de sa plus forte hausse depuis septembre 2008. Ce résultat, largement supérieur à celui d'avril (6,8%), dépasse la prévision moyenne d'analystes interrogés par l'agence financière Bloomberg (8,5%).

« La réouverture et la relance des économies ont été rapidement intégrées dans les cours. Le marché regarde maintenant les fondamentaux avec davantage de recul », a noté pour sa part Carsten Menken analyste chez Julius Baer.

 

L’étain en grande forme

Les menaces sur l’approvisionnement qui pèsent sur le marché de l’étain ont propulsé les cours à des sommets de plus de 10 ans vendredi 11 juin. Sur le LME, l’étain a ainsi bondi jusqu’à 31.620 $, un niveau inédit depuis mai 2011. Les restrictions liées au coronavirus, qui pourraient lourdement affecter la  production et les expéditions d’étain, ont déclenché une nouvelle frénésie d’achats spéculatifs. « Le problème de déficit reste sous-jacent. Les mesures de confinement mises en place en Asie impactent l’offre tandis que la demande continue de progresser », a expliqué un négociant en étain sur le marché physique. « Beaucoup d’acheteurs cherchent du métal sur le marché spot ou sur le LME », ajoute-t-il. La production d’étain a totalisé 330.000 tonnes en 2020, un niveau significativement en baisse comparé à l’année précédente (360.000 tonnes). Cette année, l’offre reste soumise à pression en raison des mesures de confinement. Affecté par le recul du cuivre, l’étain a toutefois cédé un peu de terrain pour revenir autour des 31.000 dollars la tonne.

L’aluminium High Grade enregistre pour sa part une légère progression, à 2.460 dollars (+30) ; l’alu AA (Aluminium Alliage) ne peut pas en dire autant, avec une baisse de 200 dollars, à 1.900 dollars mardi matin Le nickel s’en tire assez bien, à 17.900 dollars (+250). Le zinc fait du sur-place, à 2.980 dollars (-5), tandis que le plomb progresse de 15 dollars, à 2.160 dollars

Côté précieux, la tendance est également à la baisse, avec notamment un repli de plus de 1 % pour l’or. Le métal jaune fait les frais d’un raffermissement du dollar mais aussi de prises de bénéfices, d’après l’analyste indépendant Ross Norman. Le marché craint la montée de l’inflation outre-Atlantique.

 

 

 

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