alumine Alteo
L’usine Alteo en redressement judicaire
Posté par : Gaëlle Le Huérou 13.12.2019
L’usine d’alumines de spécialité Alteo, à Gardanne dans les Bouches-du-Rhône, a demandé son placement en redressement judiciaire le 10 décembre après une chute soudaine de ses ventes. Le tribunal de commerce de Marseille a validé sa demande et l’a placée en période d’observation de six mois, reconductible.
Lourdement endettée, l’entreprise est en cessation de paiement depuis le 5 novembre. « Depuis l’été, il y a eu un fort ralentissement des ventes qui malheureusement s’est accentué ces dernières semaines », a déploré Frédéric Ramé, directeur d’Alteo, à la sortie de l’audience.
Ce dernier a indiqué que l’entreprise faisait face à une baisse de 30% de ses ventes en novembre après une année 2018 et un premier semestre positifs. « La période de croissance s’est retournée brutalement, ce qui a mis la trésorerie de l’entreprise sous forte pression », a-t-il encore expliqué, alors que cette dernière « doit financer les derniers investissements environnementaux nécessaires au respect des prescriptions réglementaires ».
L’usine d’Alteo a surtout fait les titres de l’actualité pour les boues rouges chargées de métaux lourds qu’elle a longtemps déversé dans la Méditerranée. Mais depuis la fin de l’année 2015, elle ne rejette plus que des effluents liquides. Elle a pour cela investi 30 millions d’euros dans des filtres. La partie solide de ces déchets est elle stockée sur le site de Mange Garri, à Bouc-Bel-Air, près de Gardanne.
L’usine doit cependant réaliser de nouveaux efforts au niveau de ses rejets liquides. Pour cela, elle a jusqu’au 1er janvier 2020 pour se mettre en conformité avec les normes environnementales.
Alteo, qui réalise un chiffre d’affaires de 242 millions d’euros, exporte 70% de sa production et couvre 90% des besoins de l’hexagone. Les alumines de spécialité sont utilisées dans les nouvelles technologies, notamment les écrans de téléphones mobiles ou les batteries de véhicules électriques.