cuivre aluminium LME

Métaux de base : l’offre pèse sur les cours

Posté par : Christophe Véron 10.10.2023 à 11h40

Les temps sont particulièrement agités pour le cuivre sur le LME. En résumé, le métal rouge s’est effondré la semaine dernière, s’est redressé lundi 9 octobre, pour rechuter dès le lendemain. Bref, de quoi donner des hauts le cœur aux opérateurs déjà passablement désorientés par le manque de visibilité sur les marchés. Ces atermoiements du cuivre ont bien évidemment impacté les autres métaux, dans des proportions plus ou moins importantes.

Le cours du cuivre a flanché la semaine passée sur le LME, atteignant jeudi 5 octobre un plus bas depuis plus de quatre mois, à 7.850 dollars (7.400 euros), sur fond de marché bien approvisionné et de dollar fort qui pèse sur les matières premières. D’un mardi l’autre le cours lowest passe de 7.958 dollars (7.500 euros) à 7.980 dollars. « Dans ses dernières projections, l'International Copper Study Group (Groupe d'étude international du cuivre, ICSG) apparaît nettement plus optimiste quant à la situation de l'offre sur le marché mondial du cuivre », a commenté Thu Lan Nguyen, de chez Commerzbank. L'analyste mentionne notamment une production chinoise plus importante mais également l'augmentation de la capacité de production de l'Inde, de l'Indonésie et des Etats-Unis. « La faiblesse persistante du cours du cuivre reflète probablement déjà, dans une large mesure, la bonne situation de l'offre, c'est pourquoi le cours n'a pas baissé davantage après la publication des chiffres », précise l'analyste.

Par ailleurs, en Chine, les ventes de maisons neuves ont continué de reculer la semaine dernière, en dépit des mesures de soutien gouvernementales. « Pour la première fois depuis plus de 20 ans, la croissance de la Chine ne réagit pas au soutien macroéconomique du gouvernement », souligne Tom Price, analyste pour Liberum.

Par ailleurs, les chiffres de l’emploi américain, publiés vendredi, ont montré que les créations d’emplois étaient nettement supérieures aux attentes en septembre. Elles ont atteint un pic de 8 mois, soulignant la fermeté persistante de l’économie américaine, ce qui pourrait encourager la Fed à relever ses taux. Dans ces conditions, les métaux industriels subissent également le « renforcement du dollar », rappelle Ole Hansen, de Saxobank. Quand le billet vert, devise de référence du marché du cuivre, remonte, le pouvoir d'achat des investisseurs utilisant d'autres monnaies diminue, pesant ainsi sur la demande.

Autre sujet d’inquiétude : les stocks de cuivre du LME, qui poursuivent leur ascension et dépassent les 170.000 tonnes, soit un bond de plus de 200 % depuis la mi-juillet, et un niveau inédit depuis mai 2022. Une abondance de métal qui se reflète sur le contango entre le cours comptant et le cours 3 mois, qui a atteint 74,75 $/tonne vendredi, proche de son record de 31 ans touché la semaine précédente.

 

L’optimisme reste de mise

Les acteurs du marché restent cependant optimistes concernant les perspectives à plus long terme du métal rouge. Un sondage mené auprès des participants à la LME Week, qui se tient cette semaine à Londres, montre que 53% des personnes interrogées considèrent le cuivre comme le métal ayant le potentiel haussier le plus élevé pour 2024.

Enfin, la très grande majorité des opérateurs soulignent par ailleurs que le conflit armé en Israël est une source d’incertitude qui déstabilise un peu plus le marché. Une inquiétude qui se reflète dans la progression de l’or qui joue à plein son rôle de valeur refuge.

 

Le zinc victime de ses excédents de production

Les autres métaux s’inscrivent également en baisse. L’aluminium HG perd une cinquantaine de dollars, à 2.200 dollars. Le zinc en perd 100, à 2.430 dollars. Ce métal a été affecté par des prévisions qui tablent sur l’émergence d’un excédent de production de quelque 248.000 tonnes à fin 2023 alors que les précédentes estimations prévoyaient un déficit de 45.000 tonnes. Le plomb s’en sort mieux en abandonnant 30 dollars, à 2.110 dollars. Quant au nickel, il reste stable à 18.450 dollars. Seuil l’étain enregistre une progression, à 24.400 dollars (+400).