cuivre aluminium LME

L’affaiblissement du dollar soutient les achats

Posté par : Christophe Véron 11.07.2023 à 12h30

La tendance reste bien indécise sur le marché des métaux  alors que l’on note un net affaiblissement du dollar, ce qui devrait rendre les métaux plus attractifs pour les acheteurs  utilisant d’autres devises que le billet vert. Ce dernier connaît en effet un coup de mou après que plusieurs représentants de la Réserve fédérale ont indiqué que la banque centrale américaine allait bientôt mettre fin à sa politique de resserrement monétaire. Des relèvements de taux supplémentaires restent inévitables pour combattre une inflation encore vivace, mais la fin de cette ère approche, ont-ils assuré.

Reste que l’hypothèse d’une hausse générale des cours défendue par certains analystes est bien loin de faire l’unanimité. Pour les plus prudents, un mouvement haussier restera contenu en raison des mauvaises performances de l’économie chinoise. Le plan de relance tant attendu est toujours aux abonnés absents. « La forte fluctuation des cours va se poursuivre dans les mois à venir, affirment les chercheurs de BMI. Le cuivre est affecté par les évolutions du dollar et l’opinion des investisseurs concernant l’industrie chinoise et le secteur du bâtiment ».

L’étain dans tous ses états

Une fois n’est pas coutume, c’est l’étain qui a dominé l’intérêt des opérateurs sur le marché des métaux de Londres. Son cours de référence a atteint, jeudi 6 juillet dernier, un sommet depuis cinq mois, galvanisé par des perturbations de la production qui diminuent les réserves disponibles. « Le minerai d'étain reste dur à trouver, et des informations de presse sur de possibles fermetures des mines en Birmanie alimentent l'inquiétude », a commenté Daria Efanova, analyste chez Sucden. Résultat, la tonne d'étain a atteint 29.110 dollars jeudi 6 juillet, un niveau plus vu depuis début février, avant de reculer un peu. Elle en coûtait un peu plus de 28.000 ce mardi, soit 1.000 de mieux que cinq séances plus tôt.

Pour les autres métaux de base, comme le cuivre, la faiblesse du dollar depuis vendredi dernier a également poussé les investisseurs utilisant d'autres devises à effectuer des achats à bon compte, soutenant les cours. La tonne de métal rouge s'échangeait mardi à 8.390,50 dollars, contre 8.350 dollars une semaine plus tôt. Mais les perspectives ternes de la croissance mondiale pourraient peser sur les cours à court terme, prévient Ole Hansen, analyste chez Saxo Bank. « Nous pensons que la faiblesse du cuivre ne sera que temporaire et que la transition vers les énergies renouvelables soutiendra le cours » dans les mois à venir, juge-t-il néanmoins.

A noter que la consommation globale de cuivre a été moins importante que prévu, entraînant des perturbations dans l’offre et les stocks. Le Chili, premier producteur mondial de cuivre, a vu sa production chuter de 14 % en mai. Le faible niveau de production a fait chuter les stocks : dans les entrepôts chinois, un creux de sept mois a été atteint en juin. La production de cuivre raffiné en Chine est estimée par le ShFE à 917.900 tonnes en juin, soit moins que prévu car certaines fonderies ont prolongé leurs arrêts pour maintenance.

Les autres métaux se contentent de fluctuer dans des fourchettes relativement étroites, dans des volumes d’échanges assez réduits. L’aluminium HG voit son cours lowest LME (LLME) progresser d’une trentaine de dollars, à 2.138 dollars la tonne. Même chose pour le zinc qui oscille autour des 2.365 dollars, quasi inchangé d’une semaine l’autre. Le plomb perd quant à lui une trentaine de dollars, à 2.060 dollars. Enfin, le nickel gagne 400 dollars, à 20.630 dollars la tonne.