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Des besoins en investissements dans les mines sans précédent
Transition écologique
Posté par : Gaëlle Le Huérou 19.05.2021 à 09h00
Les compagnies minières devront investir quelque 1,7 trillion de dollars au cours des quinze prochaines années afin de fournir les métaux de la transition écologique en quantité suffisante pour réduire les émissions de carbone, estime Wood Mackenzie.
Les Etats-Unis, le Japon, la Grande Bretagne, le Canada, ainsi que bien d’autres pays, ont durci leurs objectifs de réduction d’émissions de carbone afin de limiter le réchauffement climatique à 2 degrés, lors d’un sommet organisé à l’initiative de Joe Biden, en avril.
Pour atteindre ces objectifs, il faudra déployer l’usage des véhicules électriques, des unités de stockage énergétiques pour les énergies renouvelables et la transmission électrique - des technologies qui nécessitent toutes des métaux tels que l’aluminium, le cuivre, le nickel, le cobalt ou encore le lithium.
Mais au regard de leur expérience vécue lors du précédent cycle haussier, « les industries rechignent à investir aux niveaux requis pour accroître l’offre en métaux à l’échelle et au rythme requis pour la transition écologique », constate le cabinet de conseil. Elles avaient investi au moment où la demande augmentait, ce qui avait entraîné une chute des cours et de leurs revenus. Elles vont devoir en outre supplier des investisseurs qui ne veulent pas que leurs dividendes se transforment en dépenses...
En outre, l’augmentation de la demande en investissement social et responsable (ISR) ajoute encore au défi, mais ce dernier est relativement limité pour l’Europe de l’Ouest, le Canada et l’Australie. Il est en revanche beaucoup plus élevé pour des pays tels que la République Démocratique du Congo, qui dispose de près de la moitié des ressources mondiales en cobalt, selon Geological Survey.
Les gouvernements vont devoir aider les producteurs miniers à traiter la question de l’ISR pour garantir que les métaux issues de zones géographiques à haut risque soient produits de manière suffisamment acceptable aux yeux des consommateurs. « Compte tenu de la nécessité d'atteindre les objectifs stricts de décarbonation et d'ISR, les gouvernements occidentaux, les prêteurs, les investisseurs et les consommateurs vont devoir se familiariser avec le sujet complexe de l’ISR. L’Occident ne sera en mesure d’obtenir les volumes de métaux nécessaires à la transition écologique dans les délais envisagés qu’à partir du moment où il se sera conformé aux exigences de l’ISR », indique Mackenzie.