cuivre aluminium LME
Cuivre : un optimisme prématuré ?
Posté par : Christophe Véron 08.11.2022 à 11h00
Il avait le moral dans les chaussettes il y a huit jours, le voilà remonté à bloc ! Le cours du cuivre s'est envolé en fin de semaine dernière sur le London Metal Exchange (LME), dopé par les spéculations autour d'un hypothétique allégement de la politique zéro-Covid en Chine, grand pays consommateur de métaux industriels.
Vendredi 4 novembre, le métal rouge s'est valorisé de plus de 6,9%, jusqu'à 8.085,50 dollars la tonne, son cours le plus haut depuis près de deux mois, et était proche de réaliser sa plus forte hausse quotidienne depuis 2009. Le cuivre profitait des « spéculations selon lesquelles la Chine envisage d'assouplir sa stratégie du zéro-Covid », ce qui pourrait alors doper la demande en métaux de base, expliquent les analystes de Commerzbank. Elles n'ont cependant pas été confirmées par le gouvernement pour l'instant. Du reste, « la politique ‘zéro-Covid’ de la Chine n’est pas le seul problème », souligne Carsten Menke, analyste chez Julius Baer. « Mettre un terme à cette politique ne réglera pas le problème du marché de l’immobilier. Les câbles dans les bâtiments et les logements d’habitation représentent une grosse partie de la demande en cuivre », développe-t-il. Les chiffres ont montré que le marché immobilier chinois avait poursuivi son déclin en octobre.
Dans le sillage du cuivre, les autres métaux industriels connaissaient une forte hausse vendredi 4 novembre sur le LME, portés par les spéculations des investisseurs sur le retour de la demande chinoise. Une conférence de presse des autorités sanitaires chinoises s’est tenue samedi 5 novembre. La Chine est la dernière grande économie à appliquer une politique anti-Covid rigoureuse, qui implique des confinements à répétition, des tests de la population plusieurs fois par semaine et de longues quarantaines.
Le cuivre est par ailleurs soutenu par les préoccupations relatives à l'offre, avec l'arrêt progressif de l'exploitation de la mine géante Las Bambas de MMG au Pérou, « l'une des plus grandes du monde », souligne Ole Hansen, analyste pour Saxobank. MMG a confirmé entamer « un ralentissement progressif de son exploitation de Las Bambas » en raison de « perturbations du transport » qui affectent sa logistique, selon un communiqué de la société. « Cette mine représente 2% de l'offre mondiale de cuivre », affirme Commerzbank.
Au final, sur une semaine, le métal rouge limite ses gains à 200 dollars, à 7.860 dollars mardi matin.
Parallèlement, on observe une nette remontée du nickel qui a bondi de près de 6% en début de semaine, repassant la barre des 24.000 dollars la tonne (+1.200 dollars).
Bien que toujours sensibles aux nouvelles en provenance de Chine, les autres métaux ont connu des fortunes diverses. L’aluminium HG se contente ainsi de fluctuer dans une marge relativement étroite, à 2.285 dollars (+30 dollars). L’étain repasse tout juste au-dessus de la barre des 19.000 dollars, enregistrant un gain de 800 dollars sur une semaine. Bonne performance du zinc qui franchit haut la main les 2.850 dollars (+120 dollars). Enfin, le plomb fait presque figure de parent pauvre, puisqu’il se déleste d’une dizaine de dollars, à 1.985 dollars.
A noter que l’or regagne un peu de terrain, soutenu par le tassement du dollar, dans l’attente de statistiques sur l’emploi outre-Atlantique.