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Cuivre : les perspectives chiliennes inquiètent le marché

Volte-face. Le marché des métaux a subi d’importantes prises de bénéfices en seconde partie de semaine dernière. Le mouvement se poursuivait en début de semaine. Le cuivre a été tout particulièrement affecté, entrainant dans son sillage le reste du complexe.
Pour autant, les éternels optimistes considèrent que le métal rouge bénéficie toujours de deux puissants amortisseurs : la faiblesse du dollar, propre à encourager les achats de métaux libellés en billet vert pour les investisseurs munis d'autres devises, et les craintes qui pèsent sur l'offre au Chili. La composition de l'Assemblée constituante chargée d'écrire la nouvelle constitution du premier producteur de cuivre au monde, après la victoire des candidats indépendants, pour certains radicaux, a ouvert une période d'incertitude pour les milieux économiques face aux profonds changements qui pourraient survenir. De nombreux candidats avaient axé leur programme économique sur les contestations nées du soulèvement social de 2019 et mis notamment en avant une redistribution des revenus issus des ressources naturelles du pays, dont ceux issus de l'extraction du cuivre. « Les sociétés minières pourraient être aussi confrontées à un durcissement des réglementations environnementales, de quoi dissuader le lancement de nouveaux projets et à terme de tarir l'offre », a expliqué Daniel Briesemann, analyste de Commerzbank. 
Reste que pour Rodrigo Catril (National Australia Bank), les hausses récentes ne sont pas à mettre sur le compte uniquement de la spéculation : « Il y a aussi une forte demande liée à la réouverture de l’économie mondiale (…). Nombreux sont donc ceux qui pensent que les mesures prises par la Chine contre la spéculation ne suffiront pas à soulager la pression sur les cours. »
Plus prudent, Malcom Freeman, directeur chez Kingdom Futures, considère que « les déclarations de Pékin semblent vraiment préoccuper le marché et nous assistons à un bras de fer entre les décisions de la Chine, d’une part, et l’abondance des liquidités spéculatives venues de l’Occident, d’autre part ». Et celui-ci de poursuivre : « alors que la nervosité augmente sur les marchés boursiers mondiaux et que le bitcoin semble perdre de son éclat, il est possible que les marchés des métaux soient le théâtre d’une grande volatilité ».
Quant à Ole Hansen, analyste chez Saxo Bank à Copenhague, celui-ci constate que si le « marché s’est essoufflé, il avait progressé de manière quasi verticale durant les mois précédents. Là, il est en train de se consolider ».
Parmi les autres métaux, l'étain et le zinc ont touché à l'occasion d'un bref pic mardi 18 mai des cours plus vus depuis respectivement mai 2011 et juin 2018, à 30.650 dollars et 3.108 dollars la tonne, avant de reculer en seconde partie de semaine, affectés à l’instar du reste du complexe par la baisse des cours du cuivre. L’étain reculait ainsi à 29.500 dollars et le zinc à 2.940 dollars la tonne ce mardi matin. Le plomb est également affecté par le recul général. Sur une semaine, le métal mou perd une centaine de dollars et repasse sous la barre des 2.200 dollars,  à 2.130 dollars en début de semaine. Le nickel ne fait pas exception. Le Métal du diable chute lourdement et vient flirter avec le seuil des 17.000 dollars, affichant une perte de plus de 1.000 dollars en cinq séances. 
Enfin, l’aluminium HG n’a manifestement pas tiré parti des déclarations faisant état de la possible mise  en péril d’un million de tonnes de capacités de production en raison de la sécheresse qui affecte la production hydroélectrique dans la province chinoise du Yunnan. Le métal léger cède  une centaine de dollars, 2.375 dollars.
 

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