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Cuivre : le marché continue d’y croire

Posté par : Christophe Véron 06.04.2021 à 12h00

Qui l’eût cru ? Le week-end prolongé de Pâques a été profitable aux métaux industriels, qui ont attaqué cette semaine sur une note nettement positive à Londres et à Shanghai : sur le LME, le cuivre par exemple s’est hissé en cours d’échanges à 9.104 dollars la tonne, son plus haut depuis le 23 mars dernier. Idem sur le ShFE, où le contrat de référence a également touché un sommet de deux semaines, à 67.670 yuans (10.330,82 dollars), un niveau représentant une progression de 2,3 % depuis l’ouverture mardi matin. Ces hausses du métal rouge s’expliquent en grande partie par la fermeture des frontières au Chili — la mesure est destinée à faire face à un rebond des contaminations au Covid-19 : « Jusqu’à présent, le secteur minier [chilien] avait réussi à faire face plutôt bien, mais cette mesure représente une nouvelle difficulté » pour des marchés internationaux déjà en tensions, indiquent les analystes d’ANZ dans une note.

Autres facteurs de soutien pour les métaux de base : le repli du billet et, en Chine, le rebond en mars de l’activité dans les services, après un passage à vide en février. Calculé par le cabinet IHS, l’indice d’activité des directeurs d’achat (PMI) pour ce secteur s’est en effet établi à 54,3 en mars, contre 51,5 en février où il était tombé à un plus bas de dix mois.

Sur le LME, le cours du cuivre a ainsi augmenté de 13% au premier trimestre, dopé par la reprise économique post-Covid, notamment en Chine, premier importateur mondial de matières premières.

A contrario,  l'activité manufacturière chinoise est tombée en mars à son plus bas niveau depuis 11 mois, selon un indice indépendant publié jeudi 1er avril, qui révèle un essoufflement. « L'indice PMI [manufacturier –ndlr] révèle que les cours des métaux industriels sont en mauvaise posture » après leur performance depuis le milieu de l'année dernière, estime Kieran Clancy, analyste chez Capital Economics. L’indice des directeurs d’achats (PMI) pour le secteur manufacturier, calculé par le cabinet IHS Markit s’est établi à 50.6 en mars, après 50.9 en février, soit son plus bas niveau depuis avril 2020. L’indice reste toutefois en territoire positif  puisque un chiffre supérieur à 50 témoigne d’une expansion de l’activité. Cet indicateur contraste avec l’indice d’activité manufacturière officiel publié la veille par le bureau national des statistiques (BNS), à 51.9 points, son plus haut niveau depuis 3 mois. L’indice calculé par IHS Markit est davantage concentré sur les petites entreprises et l’exportation, ce qui semblerait indiquer que l’économie chinoise s’appuie désormais davantage sur son marché intérieur, d’après certains analystes. «Pris ensemble, ces chiffres révèlent un léger rebond de l'activité, mais pas un retour au rythme de croissance rapide constaté l'an dernier», a commenté Capital Economics. Mais Daniel Briesemann, analyste chez Commerzbank, est plus optimiste: « l'économie chinoise devrait croître ce trimestre, c'est la saison des constructions et la période où la demande est la plus forte » pour les métaux, explique-t-il. Par ailleurs, aux Etats-Unis, deuxième utilisateur de métaux, le président Joe Biden a présenté un plan d'investissement dans les infrastructures de 2.000 milliards de dollars. M. Briesemann estime donc que les  cours « vont être soutenus pendant quelques années ».

Les autres métaux connaissent des fortunes diverses. L’aluminium HG semble stabilisé autour des 2.225 dollars, tandis que l’aluminium AA perd 130 dollars, à 2005 dollars. Le nickel gagne 150 dollars, à 16.500 dollars, le zinc se maintient légèrement au-dessus des 2.800 dollars, le plomb cède pour sa part une trentaine de dollars, à 1.635 dollars. Enfin, l’étain gagne un peu plus de 400 dollars, à 25.800 dollars.

 

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