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Chine : le dragon a du plomb dans l’aile
Posté par : Christophe Véron 07.09.2021 à 10h55
Le cours du cuivre entame ce mois de septembre malmené par des données économiques chinoises mitigées mais secouru en fin de semaine par un dollar en berne. « L'économie chinoise perd son élan », constate M. Briesemann, citant en illustration l'indice d'activité des directeurs d'achat (PMI) calculé par le cabinet IHS Markit pour le groupe de médias Caixin et paru en milieu de semaine dernière. L'activité manufacturière s'est en effet contractée en août pour tomber à son plus bas niveau depuis 16 mois, plombée par un rebond épidémique qui a pesé sur les chaînes d'approvisionnement. Or la santé économique de la Chine est capitale pour le marché du métal rouge puisque le pays engloutit la moitié du cuivre mondial.
Cette perspective fâcheuse pour la demande était amoindrie par la baisse du dollar, de l'ordre de 0,66% face à un panier de monnaies depuis le début de la semaine dernière. Quand le billet vert perd de la valeur, les matières premières cotées en dollar deviennent meilleur marché pour les investisseurs munis d'autres devises.
Illustration du ralentissement de l’activité économique en Chine : la baisse des importations de cuivre qui, en août dernier, sont tombées à leur plus bas niveau depuis juin 2019 : à 394.017 tonnes, ces importations ont accusé un recul de 41 % sur un an et de 7 % sur un mois, sous l’effet de la hausse des prix et du ralentissement de l’activité. Exception faite de mars, les importations chinoises de cuivre (vrac et produits) ont reculé tous les mois depuis octobre 2020, après une forte hausse au milieu de l’année dernière, liée au vif rebond de la deuxième économie mondiale à la fin de la première vague de Covid-19.
Dans ces conditions, le métal rouge à Londres s’est empressé de décrocher, pour venir tâter la barre des 9.300 dollars mardi matin. Il en valait 150 de mieux cinq séances plus tôt.
Aluminium : solide
L’aluminium restait très solide en début de semaine, toujours porté par le coup d’état en Guinée, pays clé dans l’approvisionnement en bauxite. Le pays produit en effet un quart de la bauxite mondiale. Les analystes soulignent toutefois que, rien, à cette heure, ne suggère que des perturbations sur l’approvisionnement vont survenir. A l’heure où nous rédigeons ces lignes, le métal léger se négocie à 2.740 dollars la tonne. Lundi 6 septembre, il avait culminé à 2.775,50 $, un record depuis mai 2011. « Ce qui se passe en Guinée met de l’huile sur le feu, dans un marché déjà marqué par des tensions sur l’approvisionnement », a commenté Carsten Menke, analyste chez Julius Baer, précisant qu’il serait improbable que les nouveaux dirigeants perturbent une industrie aussi importante pour l’économie du pays.
Parallèlement, on notera que les exportations chinoises d’aluminium (vrac et produits) ont atteint en août leur plus haut depuis mars 2020, à 490.286 tonnes.
Les autres métaux restent également sous pression alors que les opérateurs sont attentifs à l’évolution du dollar et aux facteurs économiques susceptibles d’influencer la consommation et/ou la production. Le nickel progresse à 19.450 dollars (+500) ; le plomb abandonne une trentaine de dollars, à 2.265 dollars, tandis que le zinc fat preuve d’une remarquable stabilité, autour des 3.000 dollars. Enfin, l’étain abandonne près de 2.000 dollars, à 32.700 dollars ce mardi matin. L’or reste proche d’un pic de deux ans et demi (1.833 dollars) alors que s’éloignent les risques d’un resserrement de la politique monétaire de la Fed.