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cours des métaux

Au son du canon...

Posté par : Christophe Véron 22.02.2022 à 15h00

Les métaux de base sont restés robustes ces derniers jours. L’aluminium, notamment, continue de faire preuve de fermeté. « Les fondamentaux du métal léger restent foncièrement haussiers. Les incertitudes liées à l’approvisionnement énergétique européen, la production réduite en Chine, en raison des restrictions sur la consommation énergétique dans le pays, et la demande ferme sur le marché physique devraient maintenir les cours de l’aluminium à un niveau élevé », souligne Andy Farida, analyste chez Fastmarkets. « La flambée des prix de l’énergie contraint déjà les fonderies européennes à réduire la production et de nouvelles coupes de production pourraient survenir si l’approvisionnement en gaz russe devait être impacté. Les acteurs du marché s’inquiètent donc de voir l’offre se tendre dans les semaines à venir », ajoute l’analyste. Sur une semaine, le cours de l’aluminium grimpe de 150 dollars, à 3.335 dollars mardi.

Le cours du nickel a grimpé cette semaine sur le London Metal Exchange (LME), se rapprochant d'un sommet pluriannuel atteint en janvier.

« Le marché du nickel semble toujours très tendu », constate Daniel Briesemann, analyste pour Commerzbank. « La hausse des cours est probablement due aux inquiétudes concernant les ruptures d'approvisionnement, la crise ukrainienne semblant continuer à s'aggraver », poursuit-il. La Russie est l'un des principaux producteurs d'aluminium et de nickel. Les exportations de matières premières pourraient également être affectées en cas de sanctions contre le pays.

Le nickel a atteint mardi matin 24.655 dollars. Il évolue à son plus haut depuis août 2011. « L’aluminium et le nickel continuent de bien se porter car s’il y a des sanctions [contre la Russie dans le conflit avec l’Ukraine], ces dernières porteront sans doute là où ça fait le plus mal — au niveau des exportations de commodités », a commenté le courtier Marex.

« Le nickel garde un potentiel haussier en raison des potentielles perturbations qui pourraient impacter l’approvisionnement en provenance de Russie, et des stocks peu abondants », reconnait également Wenyu Yao, analyste chez ING. Les stocks de nickel du LME ont chuté de 68 % depuis avril dernier, ils totalisent actuellement 62.940 tonnes. Les cancelled warrants (métal prêt pour être livré) représentent 52 % du total, 43.638 tonnes pourraient donc quitter les entrepôts prochainement.

D’un point de vue industriel, à noter que, d’après les chiffres communiqués par l’association chinoise des constructeurs automobiles, les ventes de véhicules électriques neufs ont atteint 431.000 en janvier en Chine, soit un bond annuel de 135.8 %. Cette statistique ne semble pas avoir outre-mesure profité au cuivre dont le cours a fait l’objet de très régulières prises de bénéfices ces derniers jours. « Les opérateurs sont timorés et appréhendent avec difficultés les tensions géopolitiques actuelles. Dès que le cours se rapproche des 10.000 dollars, les spéculateurs prennent leur bénéfice », constatait en début de semaine un trader spécialiste du métal rouge.

Les cours du plomb poursuivaient également leur hausse, la production chinoise étant en baisse en glissement mensuel, selon les analystes de Marex. La hausse reste néanmoins très limitée sur une semaine, à 2.330 dollars (+40). Le zinc résiste également assez bien. Son cours de référence n’évolue guère sur une semaine, autour des 3.600 dollars.

 

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