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cours des métaux

cuivre aluminium LME

Alourdi par ses stocks, le métal léger décroche

Posté par : Christophe Véron 27.06.2023 à 11h10

Le cours de l'aluminium a reculé significativement sur la Bourse des métaux de Londres (LME), lesté par une légère augmentation de la production mondiale, et des craintes économiques qui pèsent sur la demande en métaux industriels.

Dès la fin la semaine dernière l'aluminium a chuté jusqu'à 2.200 dollars la tonne, un plus bas depuis septembre 2022. Il attaquait celle-ci à près de 2.100 dollars... Rapportant les derniers chiffres de l'Institut international de l'aluminium, Thu Lan Nguyen, analyste chez Commerzbank, souligne que la production journalière mondiale d'aluminium primaire a enregistré une légère hausse de 0,2% en mai. Selon l'analyste, la Chine « représente plus de 50% de l’approvisionnement mondial en aluminium et, est donc le principal moteur de production ». Or « les producteurs d'aluminium de la région du Yunnan sont autorisés depuis le 17 juin à reprendre leurs activités après avoir été contraints de les réduire depuis l'automne dernier en raison du rationnement de l'électricité », explique-t-elle.

En parallèle de l'offre, les craintes à propos de l'économie mondiale, ravivées par une nouvelle salve de hausse des taux de nombreuses grandes banques centrales, pèsent sur la demande en métal léger (mais les autres métaux sont bien évidemment affectés eux-aussi), sensiblement liée à la croissance économique.

 

Le cuivre se cherche…

En repli hebdomadaire d'une centaine de dollars, à 8.450 dollars mardi matin, le cuivre n’en finit pas de chercher ses marques, alternant coups de déprime et séances de ressaisissement dès qu’un facteur apparait positif. Ainsi, le métal rouge attaquait cette semaine sur une note optimiste, porté par la baisse des stocks du LME et des pluies abondantes au Chili qui ont poussé Codelco à mettre sa production à l’arrêt. Parallèlement, dans les entrepôts du LME, le niveau des stocks de cuivre on-warrant, c’est-à-dire disponibles à la livraison, a chuté à son plus bas niveau depuis octobre 2021. La récente décrue des stocks a propulsé la backwardation entre le cours comptant et le cours 3 mois à un niveau plus vu depuis 7 mois. Illustrant les tensions sur l’approvisionnement immédiat, la backwardation a grimpé jusqu’à 18,74 dollars la tonne lundi matin. Il y a deux semaines, le marché affichait un contango de 28,50 dollars la tonne.

 

… et déprime les autres métaux

Le métal rouge ne parvient pas à entraîner le reste du complexe avec lui ; pire il les déprime ! Les métaux pâtissent en effet de la chute de l’activité manufacturière allemande à un creux de 37 mois en juin, et de la révision à la baisse, par S&P, des prévisions de croissance pour la Chine. « Le marché attend la publication, cette semaine, de l’indice manufacturier chinois, qui pourrait permettre de donner des indices sur les perspectives de demande », rappelait en début de semaine François Saint-Guily, de l’IMS, qui souligne par ailleurs la forte érosion du cours du nickel, affecté semble-t-il par des ventes d’aciers inoxydables particulièrement moroses à travers le monde. De fait, le cours lowest (LLME) du Métal du Diable cède près de 1.500 dollars, à 20.500 dollars mardi. Baisse également pour le zinc, affecté lui aussi par la chute des ventes d’aciers galvanisés. Son cours LLME abandonne une quarantaine de dollars, à 2.360 dollars et entraine dans son sillage le plomb sous la barre des 2.100 dollars (-30). L’étain ne fait pas exception, à 25.960 dollars (-1.000).

 

 

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