cuivre nickel LME
Métaux de base - À la croisée des chemins ?
Posté par : Christophe Véron 13.12.2022 à 10h30
Le marché des métaux est-il à la croisée des chemins ? Levée des restrictions sanitaires en Chine, mais hausse des contaminations ; réflexions de Poutine sur la fin d’un conflit qui pénalise la planète toute entière ; temporisation possible, mais pas acquise, dans la remonté des taux d’intérêts… les facteurs contradictoires se multiplient avec pour conséquence des opérateurs qui se retrouvent au milieu du gué. Dans ces conditions, à la hausse comme à la baisse, les excès sont vite corrigés.
Parallèlement, le billet vert a repris de la vigueur après la publication de données indiquant une augmentation des prix à la production plus élevée que prévu aux Etats-Unis.
Belle performance du nickel
Sur le marché des métaux, le cours du nickel a grimpé la semaine passée sur le London Metal Exchange (LME), dopé par la dynamique positive des métaux de base, qui semblent tirer parti de l'annonce de l'assouplissement de la politique sanitaire chinoise, important importateur de métaux. Pour mémoire, l’Empire du Milieu avait longtemps maintenu sa stricte politique du zéro-Covid, asphyxiant son économie. De quoi « alimenter les espoirs de relance de l'économie en Chine, le plus grand marché mondial des métaux de base », affirme Thu Lan Nguyen, analyste chez Commerzbank. Commerzbank affirme cependant qu'il y a encore lieu d'être prudent, « car on ne sait pas comment la stratégie anti-Covid évoluera en cas de nouvelle flambée des infections ». Parallèlement, le nickel accueille positivement la perspective d'une demande pour la production de batteries de véhicules électriques qui devrait rester « robuste » l'année prochaine, poursuivent-ils. De nombreux métaux comme le nickel, le lithium ou encore le cobalt sont essentiels pour la fabrication des batteries des voitures électriques, en permettant de limiter leur taille.
Le nickel a atteint jeudi 8 décembre son plus haut depuis avril dernier, à 33.575 dollars (31.500 euros) la tonne. A l’heure où nous mettons sous presse, le Métal du Diable est retombé sous la barre des 30.000 dollars (28.300 euros), limitant sa hausse hebdomadaire à 1.500 dollars (1.400 euros).
Consolidation du cuivre
Côté cuivre, la tendance semble être à la consolidation, dans le sillage des actions immobilières en Chine. Toutefois, les gains demeurent limités en raison d’une flambée de contaminations au Covid-19 en Chine et de la prudence adoptée par les participants à l’approche des prochaines annonces des banques centrales. « La tendance s’est indéniablement améliorée dans le secteur de l’immobilier, mais le marché est sensible et les gains pourront être effacés par la multiplication des cas de Covid et les pressions économiques », prévenait mardi matin un courtier. Les actions immobilières chinoises ont bénéficié des récentes mesures de soutien et les ventes hebdomadaires de maisons neuves étaient en hausse la semaine passée. Toutefois, « l’économie chinoise est en mauvaise posture actuellement. Les choses s’améliorent, mais partaient d’un niveau très bas, la question est donc de savoir dans quelle mesure cette situation est reflétée dans les cours », souligne Dan Smith, analyste chez Amalgamated Metals Trading. « Nous prévoyons de nouvelles baisses des cours pour les métaux de base dans les semaines à venir, justement à cause des problèmes en Chine », ajoute-il. Dans les faits, de nombreux producteurs chinois ont décidé de conserver les restrictions dans leurs usines afin de minimiser les contaminations et leur impact potentiel sur la production.
En attendant, sur une semaine le cours lowest du cuivre à Londres affiche une quasi stabilité, à 8.390 dollars (7.900 euros) la tonne ce mardi. L’aluminium perd 100 dollars, à 2.380 dollars (2.240 euros). L’étain en perd 450, à 24.000 dollars (22.600 euros). Bonne performance du zinc, à 3.270 dollars (3.082 euros), en hausse de 100 dollars. On ne peut pas en dire autant du plomb qui affiche une modeste perte de 30 dollars, à 2.190 dollars (2.063 euros).